dimanche 29 mai 2011

Ulcinj, Monténégro le 29 mai 2011

Nous semblons être les seuls clients de l’hôtel Panorama Long Beach, aucun problème nous sommes reçu comme des amis et hier soir ils nous ont préparé deux très bonnes dorades. Un des fils de la famille (15-16 ans) étudie à Shkodër en Albanie; pas surprenant cette petite ville d’environ 12 000 habitants est à plus de 70% composé d’Albanais. Nos hôtes sont musulmans mais absolument pas du genre intégriste.
Nous sommes à environ 3-4 km du centre-ville et ce matin nous suivons le sentier longeant la mer pour nous y rendre. Le chemin commence par une route carrossable qui se rétrécit assez vite, deux autos nous dépassent mais très vite on les voit rebrousser chemin. Le paysage est magnifique et on continue dans un sentier où on doit parfois tasser les herbages pour passer, ici et là de super points de vue sur l’Adriatique, et soudain on rencontre madame la tortue qui arrivera un jour où elle va. On doit parfois deviner et espérer que ce sentier nous mène en ville mais on débouche soudain sur une terrasse avec parasols et petit restaurant. On y prend un café turc et en repartant le chemin redevient très beau et on débouche sur des hôtels et finalement la plage municipale d’Ulcinj.


Cette marche d’environ 3 heures dans la nature, en bord de mer, valait le séjour ici. Après le dîner, on visite la veille ville et on marche à la recherche d’un taxi pour rentrer. Un autre bon souper. -34

samedi 28 mai 2011

Ulcinj, Monténégro le 28 mai 2011

La journée commence par le réveil à 4h15, les hauts parleurs des minarets se mettent à appeler les fidèles, il y avait quand même du bon dans le pays d’Enver. On peut se consoler en pensant que les clients du Grand Europa sont encore plus près de la mosquée.

On se rend à l’agence de voyages qui vend des billets de bus pour le Monténégro, mais on doit commencer à comprendre l’albanais car on comprend que ce matin il n’y aura pas de bus, problème technique hier soir. Donc plan B, on trouve un taxi qui prend 4 passagers et les amène à Ulcinj, 5 Euros, par personne, on embarque. Le passage des douanes Albanaises est rapide, au Monténégro, on passe sans arrêt. Fini l’argent de Monopoly, à partir de maintenant il faudra payer avec des vrais billets. Au milieu d’Ulcinj, où on nous laisse, pas de mer en vue, mais après un déjeuner correct, un taxi nous amène dans un hôtel sur le bord d’une plage, la saison n’est pas encore commencée et on semble surpris de nous voir arriver, qu’importe, on s’y reposera 2-3 jours. La plage est immense, avec un sable super fin, elle pourrait accueillir facilement des milliers de personnes, mais nous n’en voyons qu’une centaine répartie dans ce grand espace; l’eau est chaude et le fond d’un beau sable doux, donc au programme: recharge des batteries. -35

Shkodër, Albanie le 27 mai

Pourquoi venir ici? Ce n’est pas une des villes incontournables de la planète, ni de l’Europe ni même de l’Albanie mais elle est à l’extrémité nord du pays, et semble la voie d’accès la plus facile pour aller à Ulcinj, tant qu’a pourquoi vouloir aller à Ulcinj, on verra ça demain.
Les bus pour le nord passent au bout de l’avenue Zog-1, et en moins de 10 minutes nous y sommes, un rabatteur d’autobus nous aperçoit, nous demande où l’on va et en moins de deux, sans vraiment un arrêt complet du bus qui s’amène, nos bagages sont dans la soute et on saute à bord par la porte arrière. Le standard albanais est différent du nôtre mais en Albanie, il faut s’y faire. En moins de trois heures nous sommes déposés au centre de cette petite ville qui serait sur le bord d’un lac.
Tout près l’hôtel Rozafa se dresse et nous invite à voir les hauts lieux du régime communiste. Pas cher et ça tient autant pour le prix que pour l’aspect des chambres, il est en complète rénovation, alors si vous passez par là un jour, allez voir.
Le grand problème en Albanie c’est manger, il y a des dizaines de resto-bars mais les Albanais s’y regroupent pour téter un café ou une bière pendant un long moment, mais on n’y sert rarement de nourriture.


On peut tout faire dans une fontaine, se laver, laver son linge, jouer


Problème suivant, trouver les informations pour le bus qui va au Monténégro, quand on pense que ce pays fut jadis le paradis du renseignement, mais Françoise est tenace et on trouve. Est-ce la lassitude de près de 5 mois de voyages ou la chaleur crevante mais on manque de motivation et d’énergie pour visiter cette ville, alors on vit en Albanais. On entre dans un hôtel 4* et allongeons le temps d’un café, on s’assit dans un parc près du Grand Hôtel Europa 5*et on y squatte leur Wi-Fi.
Après un break au paradis de l’ami Enver, on mange un très bon repas pour 3000 lekë, vin compris au restaurant de l’hôtel Coliseo. Le lac on là vu à environ 3 km du haut de l’hôtel, prochaine fois peut-être.

Impression de l’Albanie: un grand adolescent ayant grandi trop vite, il a rejeté toutes les valeurs de son père trop sévère mais ne sait pas qui suivre. Plus de religion pour la majorité, mais comme papa était athée on ouvre mosquées et églises; papa nous assurait un dur travail sur la ferme collective, on paresse dans les terrasses en attendant quoi ? Papa ne voulait pas qu’on voyage, alors on quitte pour l’Amérique, l’Espagne, l’Angleterre mais on s’ennuie de la chaleur, de maman et on revient. Papa avait la pogne ferme, alors on rejette le gouvernement de gauche ou de droite, on conteste, on proteste car enfin on en a le droit. Tout était défendu, la mafia nous offre tout; papa aimait le béton, nous aussi on aime les gros blocs même s’ils sont vides, papa était un maniaque du renseignement alors plus rien n’est indiqué. 

jeudi 26 mai 2011

Tirana, Albanie le 26 mai 2011

À Enver Hoxha. Paradis des héros du peuple.
Mon cher Enver, même si tu as convaincu ton peuple qu’il n’y a rien dans l’au-delà et interdit toute religion en 1967, tu savais bien que cela ne s’appliquait qu’au bas peuple et que les Grands comme toi, Oncle Joe et bientôt Fidel ont un endroit pour manger du caviar russe boire du champagne et fumer un bon cigare de la Havane après leur séjour parmi nous.
  
Ils s'amusent à attraper des pigeons en attendant d'aller travailler!
Voici donc des nouvelles de ta ville et de ton peuple que tu as quitté le 11 avril 1985. Sur la Place Skanderbeg il ne reste que ce vieux fou du XV à cheval, tout y est en reconstruction et il ne reste même plus de trace du monument en ton honneur, certes il fut décapité en 1991, mais au moins un piédestal nous rappelait ta mémoire encore en 2010, aujourd’hui, plus rien.
L’opéra commencé par les Russes et terminé par les Chinois est toujours là de même que la veille mosquée Et’hem Bey, mais crois le ou non, on a recommencé ces folies d’appel à la prière et certains hommes ont recommencés à prier Allah, pour l’instant, aucune femme. Les édifices jaunes et rouges de ce bon vieux Zog-1 sont toujours là aussi. Tu te souviens des belles statues sur l’avenue Deshmoret Shkurtit honorant les travailleurs Albanais et le Grand Lénine, et bien ils les ont cachés à l’arrière d’une galerie d’art, et le buste d’oncle Joe en face fut décapité en 1990. La rivière Lana coule toujours aussi paresseusement en ville et juste à côté ta fille à fait construire un monument en ton honneur, excuse-moi Enver, mais ta fille n’avais pas le génie de son père et cette pyramide est une vraie horreur, d’autant plus qu’elle est aujourd’hui délabrée et couverte de graffitis. 
La résidence du président de l'Albanie

Au moins les grands bâtiments de ton époque sont toujours là, le bureau chef du parti communiste sert de résidence au premier ministre, en face aussi on utilise l’ancien édifice du parti. Les bonnes habitudes des agents secrets sont hélas en perte de vitesse, car y prendre une photo interdite n’amène plus l’internement ni même la confiscation de la caméra.
 Le beau bâtiment en vitre où avait lieu les congrès du parti est toujours là mais on y fait des concerts, des festivals et horreur, des foires commerciales. Oui ta villa sur Ismail Qemali est encore là et toujours surveillée (bien, j’en doute), au bout de la grande rue où défilaient les troupes, l’édifice de Polytechnique construit par les fascistes semble encore inviter plus à la parade au pas de l’oie qu’à l’étude de la mécanique ou de l’électricité mais signe que plus ça change, plus c’est pareil on y enseigne de nouveau les technologies de l’information. Le peuple, tu le savais, a besoin, faute d’un dieu, d’une idole; pour te remplacer ils placent maintenant des statues d’une veille mémé ici et là, franchement qu’elle Grandeur peut bien avoir cette Theresa.
Inutile de te retourner dans ta tombe du cimetière des martyrs, ces irrévérencieux ont sans respect déplacé tes restes à Kombinati à l’ouest de la ville.
Ton peuple maintenant; aurais-tu toléré dans les rues ces jeunes vendeurs de 7 à 10 ans, ces estropiés mendiants sur le trottoir? Sache qu’il est maintenant dangereux de circuler à pied dans les rues de ta ville, à l’époque des 600 voitures pour le pays, c’était agréable de déambuler mais ces fous modernes semblent avoir peur de nous manquer quand on traverse une rue, et pourquoi marcher avec toujours un bidule en main ou à l’oreille quand le gouvernement est là pour nous rappeler que c’est si bon de vivre en Albanie. Et pourquoi des centaines d’agences de voyages, parfois des dizaines sur la même rue dans un pays si merveilleux, pourquoi vouloir voyager?
Que font tous ces jeunes et hommes matures, jour et soir sur les terrasses avec un café ou une bière en main, n’y a-t-il pas assez de bunkers à défendre dans ce pays, qu’on en place un dans chacun et on videra ces bars et cafés. Et pourquoi tous ces casinos, les 80 Leke (0,80$) que donnaient la Sigurimi (police secrète) pour arrondir les fins de mois me semblent bien suffisants
Console toi, ton pays honore encore les Grands de ce monde, l’avenue Georges W. Bush est là pour nous le rappeler.
Alors bon repas et salue bien Joe................................... -37.
photos

mercredi 25 mai 2011

Tirana, Albanie 24 - 25 mai

Tirana, Albanie le 25 mai 2011
Le musée d’Histoire Nationale est à deux pas, mais ajoutez notre sens de l’orientation aux informations albanaises des plus précises et on l’atteint en moins d’une heure.

Les Illyriens, ancêtres des Albanais, sont dans la région depuis 2200 ans, ensuite ce fût l’empire Romain qui se sépara en 392, l’Albanie fût alors placé sous l’empire Byzantin; du neuvième au onzième siècle ce sont les Bulgares et les Slaves qui commencèrent à ronger le territoire albanais (Le Kosovo); le Moyen Age vit des souverains Albanais dont le seul héros du pays reconnu par tous: Skanderbeg. Puis ce fut les Vénitiens qui vinrent réclamer des impôts avant que toute la région tombe sous les Turcs.


Une certaine autonomie était laissée aux dirigeants locaux en autant qu’ils soient de confession musulmane, il y aurait-il eu des conversions intéressées? On commença à parler d’indépendance et en 1912 elle fut proclamée, mais déjà les Serbes et les Grecs s’entendaient pour se diviser le pays. Pendant les années 20, la vie y était très difficile et un dirigeant s’autoproclama roi : ZOG-1.
Pas pour longtemps, les fascistes Italiens envahirent le pays en 1939, quand ils durent abandonner, c’est l’armée allemande qui prit le relais. Notons que les Juifs n’y furent pas traités aussi mal qu’ailleurs; c’est presque sans aide extérieure que les patriotes communistes libérèrent le pays et le camarade Enver Hoxha prit le pouvoir après la libération de Tirana en 1944. A la fin de la guerre des territoires albanais furent cédés à la Yougoslavie(Kosovo) et l’histoire cesse ici.
Après le musée, petite prière à la mosquée datant de 1793, c’est l’heure de la prière et l’assistance y est 100% masculine, aucun petit coin isolé pour les dames ici! On passe devant les vieux bâtiments administratifs érigés par le roi Zog dans les années 30, et on passe sur l’avenue Georges.W. Bush avant de rejoindre le restaurant Green House où on se réfugie pendant l’orage. -38.

Ça prenait une enveloppe plus épaisse!
Tirana Albanie le 24 mai 2011

Si les autobus albanaises sont moins délabrées que les trains, il ne faut pas s’attendre au grand confort et surtout ne chercher pas d’Ilot Voyageur dans ce pays, comme ils détestent toute forme de corruption, ils n’y a aucun terminus et ceux-ci arrêtent au bord d’une rue, et partent sans vraiment d’horaire fixe. Faut se renseigner dans un pays où l’information est une farce. On embarque et partons vers 8h30, pendant les premières 30 minutes, l’autobus roule au pas de tortue et ramasse des clients ici et là au bord du chemin(en ville) puis on part sur des routes assez correctes mais avec beaucoup de constructions et c’est la run-de-lait de village en village. Si les informations officielles sont inexistantes, toujours quelqu’un pour baragouiner trois mots d’anglais et vouloir nous renseigner, à l’arrêt du bus on prend un taxi et on atteint notre hôtel au cœur de Tirana.
Première sortie pour chercher la gare et trouver un restaurant. La gare, si on peut appeler cette cabane une gare est au bout de la rue, à une vingtaine de minutes de marche, et les trains d’apparence stalinienne, on verra dans 3 jours.
Enfin les résultats de l’élection municipale du 8 mai sont sorties, le premier résultat donnant la victoire au maire socialiste sortant n’était pas au gout du pouvoir. Dans ce grand pays de tradition démocratique, l’empire Romain, l’empire Ottoman, le roi autoproclamé Zog-1, les fascistes, le camarade Hoxha qui gade le pouvoir de 1944 à 1985, dans ce pays qui reçut comme un héros Georges. W. Bush en juin 2007 on sait quoi faire quand le bon candidat perd par 10 votes, on recompte, et on recompte et la justice donne l’ex ministre de l’intérieur gagnant par 81 voix, après 14 jours c’est beau la démocratie, n’est-ce pas oncles Joe, Mao et Georges.
Autre exemple de démocratie municipale active, c’est le bâtiment à coté de notre hôtel qui semblait avoir été le site d’une bombe, et bien non, ce sont les autorités qui avec de l’équipement lourd sont venus rappeler au propriétaire l’importance d’avoir des papiers en règle.

lundi 23 mai 2011

Vlorë, Albanie le 23 mai 2011

Petite journée de repos avant d’aller régler le sort des élections municipales de Tirana où ils n’en finissent plus de compter les votes.
Petite marche pour aller prendre un petit expresso sur une terrasse en bord de mer; petite saucette dans l’Adriatique, environ 72 F, agréable et petit dodo sur la plage sous un parasol. Comme il n’y a pas de grand M en Albanie, petite bouffe chez le sosie de P.F.K, l’A.F.C (Albania Fried Chicken), puis petit dodo près de la piscine de l’hôtel, correct mais on a perdu la télévision trop high-tech pour nous. En soirée on trouve un petit resto italien qui s’avère bien. -40.
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Sans titre-16C’est peut-être génétique mais dans la famille Beaudoin on aime les voyages, ou bien c’est parce que nous étions les seuls dans notre petit village à avoir les volumes «pays et nations», l’encyclopédie et la carte du monde au mur. 
Voici mon frère Michel qui réalise son rêve, il part pour un long périple, les Amériques à vélo, son voyage commencera le 25 mai de Prudhoe Bay en Alaska pour finir à Ushuaïa en Argentine. 
Bon voyage Michel on te suivra sur ton site:    
http://beaudoinavelo.wordpress.com/

dimanche 22 mai 2011

Vlorë, Albanie le 22 mai


Grande marche (11 km) le long de la côte Adriatique et à l’intérieur de la ville. Où est donc l’Albanie musulmane, grise, fermée qui constituait notre vision de ce pays ? Certainement pas sur les plages de Vlorë ni sur sa rue principale.
Arrêt au musée de de l’indépendance, nous étions en dehors des heures de visite mais on nous offre quand même une rapide visite guidée des lieux. L’indépendance de l’Empire Ottoman fut proclamée le 28 novembre 1912 par un groupe dirigé par Ismail Qemali. Dans cette maison, c’est la thèse de la grande Albanie qui devrait comprendre le Kosovo et certains territoires au Monténégro, en Macédoine et en Grèce qui est présentée par une jeune fille parlant un très bon anglais et un peu le français. Points saillants de ce petit musée: une photo d’Ismail Qemali avec ses 6 fils, il avait aussi trois filles, mais les lois de l’empire Ottoman interdisaient de photographier les filles; des cartes montrant les frontières actuelles de ce pays de 28,700 km-carrés, la grande Albanie en ferait 90,000 et les souhaits des Serbes, des Russes et des Grecs la réduirait encore davantage; beaucoup des documents officiels de l’époque sont en français qui au début du XX était encore la langue de la diplomatie internationale.


Poursuivant notre marche à la recherche du terminus d’autobus, que l’on ne trouvera pas, on tombe près du monument à l’indépendance et de la tombe de Qemali sur un groupe de vieux monsieurs voulant parler. Selon l’un d’eux s’exprimant bien en anglais, les nombreuses constructions de blocs sont le produit de l’argent mafieux, et le parti de droite actuellement au pouvoir au niveau national serait en train de perdre toutes les régions, le résultat des élections municipales de la capitale Tirana est toujours contestée 3 semaines après le vote et il y a eu du grabuge.

Y à pas plus gentil, j'ai fait sa journée en lui demandant une photo, il était fier, s'est redressé et m'a fait signe qu'il était prêt
Malgré des gens très sympathiques voulant aider, la communication n’est pas facile en Albanie, le Français n’est parlé que de façon rudimentaire par de rares personnes, l’Anglais est certes beaucoup plus courant, mais tous ne sont pas bilingues et la deuxième langue ici, c’est l’Italien (L’Italie est à 6 heures de bateau). Quand je demande à un jeune comprenant et parlant quelques mots d’anglais où je pourrais avoir de l’information sur les bus il se met à rire: de l’information en Albanie, c’est une bonne farce! 
Photos

samedi 21 mai 2011

Vlorë, Albanie le 21 mai 2011


Pas évident de réserver un hôtel en Albanie, la patience de Françoise était sur le point de mettre la mienne à bout, mais finalement ce matin elle rejoint un hôtel à Vlorë et nous prenons le Train- Albania à 13h10. Nous ne pouvons toujours voyager sur l’Orient Express alors on embarque dans un train qui date de l’époque où les dirigeants du pays disaient au peuple qu’ils vivaient dans le meilleur pays du monde. Ne chercher pas une fenêtre non brisée, il n’y en a pas.
En sortant de Durres, des blocs des blocs et encore des blocs appartements, il n’y a pas assez d’Albanais pour les occuper tous, alors les Italiens?
Dès que l’on sort de la zone touristique, la pauvreté et la saleté nous frappent, serions-nous de retour en Inde avec tous ces déchets, maudit plastique!
Dans notre compartiment un Albanais ne parlant pas un mot d’anglais ou de français essaie de faire la conversation. Au début on hésite à la qualifier de fatiguant ou de drôle sympathique, mais c’est ce dernier qualificatif qui l’emportera. Par gestes on apprend qu’il a deux enfants dont une fille vivant à Barcelone et on lui apprend que l’on a 5 enfants et qu’on vit au Canada, il ne connait pas Jean Chrétien mais il nous fait comprendre savoir que c’est le plus meilleur pays au monde, alors que l’Albanie arrive près de la queue. Un autre couple, l’homme ivre, une grand maman et une petite fille de 2 ans.
On passe les gares de Golem, de Lekaj, d’autres sans nom, et celle de Rrogozhine; notre drôle monsieur sympathique nous indique qu’il faut débarquer et changer de train, il prend notre sort en main.
On change de wagon, une autre locomotive nous accroche et on repart dans la campagne Albanaise, des bunkers, des champs, des déchets. On passe Opari Trenave, Libofshe et Fier. Pardon: Opari Trenave n’est pas le nom d’une ville, cela veut dire: Horaire des trains.



Beaucoup de travailleurs dans les champs, le cheval y est le meilleur ami de l’homme et la pioche et la faux y sont les outils agricoles modernes. Beaucoup de moutons, des vaches, des poules des dindes et des amas de déchets, encore et encore: maudit plastique, et pourquoi pas, maudit pétrole, maudit informatique et vive le Moyen Age.
L’express Albanais prend un peu moins de 5 heures pour franchir environ 190 kilomètres, parfois on est presque à l’arrêt et on pourrait dépasser le train à la marche. Finalement on atteint Vlore, une mère et son fils parlant quelques mots d’anglais nous indiquent une auto qui est un taxi, fixent un prix honnête pour nous et nous voici à l’hôtel New York pour trois soirs. Si vous avez un doctorat en mécanique pour ouvrir la porte du balcon, un en électronique pour opérer la télévision et parlez couramment italien pour défricher le menu au restaurant, cet hôtel est parfait .Comme je n’ai qu’un petit B.A en sciences religieuses québécoises……… - 41.
Attention, ça bouge beaucoup!!

Durres, Albanie le 20 mai 201

Tellement gentis et tellement de souvenirs!
Journée tranquille dans cette veille ville portuaire. Son château qui en constitue le centre historique date du V1-siècle et fut reconstruit par les Turcs en 1502. On passe à côté d’un vieil amphithéâtre, d’églises récentes, (religions interdites 1967-1990) de bunkers de l’époque où ils poussaient comme des champignons, et d’un chalet du roi d’Albanie (avant 1939) d’où la vue sur l’Adriatique est superbe. Si les édifices vont de veilles constructions délabrées aux nouveaux blocs modernes en construction, il en est de même de la faune humaine. Tantôt de vieux messieurs septuagénaires jouant au backgammon à la terrasse d’un petit café, tantôt des jeunes début vingtaine nous saluant en anglais, tablettes de dessins en main. En Albanie si vous êtes quelqu’un, vous roulez en Mercedes, au pire en BMW, les autres marchent, ou prennent des autobus ou des trains modernes comme nous l’essaieront demain. Dans notre tête, même si nous apprécions toujours notre voyage, le compte à rebours est commencé : -42.

Je peux pas croire que l'on va prendre ce train!
Photos