mercredi 29 février 2012

Mendoza, les 28 & 29 février

Comme le 29 février n’est normalement pas une journée prévue au calendrier, nous n’avons rien fait aujourd’hui, le temps de laisser Françoise se remettre d’un petit malaise intestinal, comme c’est fréquent en voyage. Le seul problème, pour elle, c’est de ne pas prendre de vin alors que nous sommes à Mendoza. En fin de soirée (fièvre?) elle rêvait même être de retour au travail depuis 1 heure.

Était-ce pour voir comment les unités de trauma fonctionnent en Amérique du Sud (son frère y étant passé récemment) ou suite de son rêve d’hier, mais nous nous rendons à l’hôpital Central de Mendoza pour une luxation du petit orteil préféré de Françoise, celui qu’elle se cogne quand elle veut allonger ses vacances. Pour un standard Québécois le temps d’attente est minime, en 4 heures nous étions ressortis de l’hôpital, deux gros cas vraiment trauma étant cause d’un si long délai. Les coûts sont dignes d’un vrai pays socialement évolué: Gratos
Rien de grave pour la suite du voyage, il reste à voir si au retour elle pourra reprendre sur la CSST le mois ou elle devra se bander les deux orteils ensemble on verra alors si le Québec fait partie des pays socialement évolué ou non.

mardi 28 février 2012

Mendoza, le 27 février

Après une nuit assez dure, la route cahoteuse rendant le sommeil difficile, on se réveille avec des sommets enneigés à l’horizon. Nous ne sommes qu’à 340 km de Santiago au Chili, mais de petites montagnes nous cachent la vue des plages du Pacifique.

Après avoir vu les chutes Niagara et les Rocheuses, le patriotisme se renforcit; je divague, nous sommes en Argentine, après avoir vu Iguazu et les Andes il faut reprendre les Maldives….
Mendoza en ce lundi matin est une petite ville proprette et à 9h00 nous sommes à l’hôtel. Avoir immédiatement notre chambre est plus que super. Vers 14h00 frais et dispos on fait un premier tour de ville, presque tout semble fermé.


Aujourd’hui on fête nos 24 ans ensemble, c’est vraiment gentil aux Mendocinos de souligner l’évènement avec une journée fériée. En fait c’est le 200ième anniversaire du drapeau argentin qui se fête le 27 février.
Le soir la bouteille de vin du Bistro Anna nous confirme que nous sommes bien dans la capitale du vin.

dimanche 26 février 2012

Cordoba, le 26 février

Ce matin en me levant je reçois confirmation du gouvernement de sa majesté Élizabeth 2, c’est officiel, je suis vieux, mon premier chèque de vieillesse est reçu.

Journée entre deux à attendre notre autobus ce soir à 22h30. Mais à pas perdus dans cette ville que nous avons parcourus en long et large (le quartier historique) nous faisons encore de nouvelles découvertes.
À l’extrémité de Nueva Cordoba que nous avions visité dimanche passé, se trouve un superbe grand parc, Parque Sarmiento. On continue à y renchérir notre culture historique argentine.
En 1806, le capitaine Juan Batista Bustos, conduit ses homme de Cordoba vers Buenos Aires et libère la capitale des Anglais, il participera aussi à la révolution de 1810. Dans 200 ans les gens iront-ils voir une statue de Christina, libératrice des Maldives?
L’Argentine a déjà eu une communauté juive très importante, mais comme partout, ils ne l’ont pas eu toujours facile. Avant 1813, la Sainte Inquisition s’occupait d’eux, pendant la shoah, l’immigration leur était interdite (beaucoup purent quand même y venir), puis après la guerre ce sont surtout les nazis qui furent reçus à bras ouverts par Perron. Pendant la dictature militaire, sans avoir été une cible directe, être juifs augmentait tes chances d’être arrêté. Enfin en 1994, un attentat terroriste à Cordoba fit 86 morts, l’enquête à soupçonnée la filière Iranienne.
Nous quittons ce soir cette ville riche en histoire et des plus agréables pour les vignes du Seigneur à Mendoza.
Le général Juan Bautista Bustos, il libéra Buenos Aires 1806 - une famille vit en dessous..
Monument en mémoire des 86 juifs tués dans un attentat terroriste le 18 juillet 1994  

samedi 25 février 2012

Villa Carlos Paz, le 25 février

Pour leurs vacances d’été les membres du jetset de Buenos Aires doivent aller se faire voir à Punta del Este en Uruguay. La classe moyenne s’empile sur les plages de Mar del Plata en bord de mer, ou vient dans la petite ville de Villa Carlos Paz qui est sur le bord d’un réservoir artificiel, le Lago San Roque.


Ce que le Lonely Planet compare à un petit Las Vegas est à seulement 1 heure de Cordoba et nous allons y faire un tour. L’impression que nous avons de cette ville est plutôt un gros Magog.


En débarquant du bus on se dirige vers le sommet du Cerro Carlos Plaz que l’n rejoint en tesilla (chaise téléphérique) ; rien d’extraordinaire mais belle vue sur la ville, le lac et les montagnes avoisinantes. Puis on redescend, en direction de la fameuse reloj cu-cu. Ni le Big Ben, ni l’horloge du Vieux Port à Montréal ne risque beaucoup à se comparer à cette horloge qui porte très bien son nom.
Depuis 1958 reloj Cu Cu
Nous sommes fin février et déjà on sent dans la ville les signes de la fin de la saison estivale, un théâtre d’été annonce: Ultima Semana, et en haut du sommet, beaucoup d’activités sont déjà fermées. Somme toute une excursion intéressante, il était temps de lâcher les Jésuites avant que Françoise décide d’entrer en religion inspirée par leur œuvre.

vendredi 24 février 2012

Cordoba 24 février


Ce matin, visite du collège de Monserrat fondé en 1687 par Ignacio Duarte y Quiros natif de Cordoba et de parents Portugais. D’abord administré par les Jésuites puis par les Franciscains après 1767, il occupe le bâtiment actuel depuis 1782 même si de nombreuses modifications y ont été apportées au cours des siècles. Depuis 1807 le collège est séculier.

Ce qui frappe en premier lieu ce sont les salles de cours qui semblent datées du début XX, avec petits pupitres en bois et tableau noir. Nous sommes loin de l’enseignement virtuel avec des ordinateurs pour chaque élève. (Si d’autres universités de la ville ont fait le virage technologique, Monserrat semble encore en 1900). La devise du  collège «En virtud y letras» est symbolique de l’enseignement qui s’y donne: latin, grec, français et sciences humaines.

Les premiers professeurs féminins sont entrés au collège en 1970, mais il fallut attendre 1998 pour que les filles y fussent admises comme élèves.

Mais le clou de la journée fut la rencontre de l’autre couple qui a fait la visite avec nous. M.Guillermo Bustos, ingniero et sa compagne. Il est un gradué de ce collège en 1941, y muy bien tiene 90 anos, et après 71 ans il amène sa blonde visiter son alma mater, que d’émotions devait-il vivre. Que j’aurais aimé comprendre ce qu’il voulait me dire et lui parler mais ma connaissance de la langue de Cervantès est encore trop rudimentaire. Le guide était aussi un finissant de Monserrat mais de 1991.

Cordoba, le 23 février

On ne peut passer sous silence le terrible accident de train survenu hier à Buenos Aires, (50 morts et plus de 700 blessés); en Argentine depuis 7 semaines et ayant passé 4 semaines dans cette ville, nous sommes touchés, surtout que nous avons voyagés dans un de ces trains de banlieue et avons constaté l’état lamentable de leur entretien intérieur; de là à penser que l’entretien mécanique laisse aussi à désirer, il n’y a qu’un pas. Laissons l’enquête se faire mais les compagnies privées qui possèdent ces trains doivent composer avec des prix de transport ridiculement bas et faire des profits, alors à chacun de tirer ses conclusions. On trouvera bien un petit coupable quelque part, mais la grande cause c’est l’économie lamentable du pays.

 

Aujourd’hui nous avons visité le musée de la Mémoire. En plein cœur du centre-ville; entre 1974 et 1982 un centre de détention, de torture et d’extermination y tenait place. «Aqui funcionada brigada antiquerilleros del departamendo informaciones D-2»

Valait mieux ne pas tomber dans les pattes de Gomez Miquel Angel, alias Gato, qui fut condamné à perpète pour ses crimes sous le régime militaire.
De nombreux albums de famille nous font revivre le drame personnel de quelque unes des victimes du régime.
Comme Cuanda Rosa disparue en avril 76 et dont les restes furent remis à sa famille en 1998.
Comme Silvania Parodi, née en 1955, adepte de natation. Arrêtée le 26 mars 1976 enceinte de 6 mois, sa famille a su que l’enfant est né, mais n’as plus jamais eu de nouvelles ni de leur fille ni de l’enfant.
Très touché par le cas de Alicia Raquel D’ambra, née le 27 février 1955, elle a fait ses études à l’alliance française d’Alta Gracia (ville que nous avons visité et où le Che a vécu) elle fut arrêtée, mais s’est échappée avec 25 autres détenues le 24 mars 1975 de la prison du Bon Pasteur à Cordoba, elle est à nouveau disparue à jamais à Alta Gracia le 12 juillet 1976. NUNCA MAS.
Si ce sont surtout les jeunes et les étudiants qui furent cible de la dictature militaire, nul n’était à l’abri, des hommes de 50 ans, des médecins, des pilotes d’avions, des commerçants.
Au cours de cette période, une censure extrême  sévissait. Les ouvrages PROHIBIDO, allait de la version Cubaine du Capital, au Petit Prince en passant par des livres d’enfants et l’almanach.
Qui se plaint de nos gouvernements corrompus...
Quand les généraux de la junte militaire, ont sentis le tapis du pouvoir glisser, ils ont lancé l’invasion des Islas Maldivas pour relancer leur popularité, rien de mieux qu’une petite guerre pour regrouper le peuple sous son gouvernement. Est-ce la stratégie de Christina qui ferait mieux de s’occuper de la crise des transports que de relancer les utopies nationales.

«Cuando la patria esta en peligro, todo esta permito excepto no defenderla.»

mercredi 22 février 2012

Jésus Maria, le 22 février


On part en excursion pour la journée. L’histoire de la première estancia visitée est intéressante car elle s’étend sur 3 grandes périodes historiques. De 1671 à 1767 elle était sous le contrôle des Jésuites. La spécialité de ce domaine était l’élevage de mules destinées aux mines de Potosi en Bolivie. Les estancias furent le moyen trouvé par les Jésuites pour supporter leur effort d’éducation à Cordoba, elles étaient le moyen de financer leurs œuvres. Mais comme le Vatican demandait un fort pourcentage des revenus ecclésiastiques, les Jésuites ont peut-être été les fondateurs de la comptabilité créative, les cartes géographiques servaient entre autres de subterfuges.

À la période de la guerre d’indépendance le domaine servit autant de lieu de rencontre des généraux rebelles à la couronne espagnole qu’à la fabrication d’armes blanches. Puis vers 1878 elle servit de gite aux nombreux immigrants italiens arrivant dans la région (plus de 800,000 pour l’ensemble du pays vers la fin du XIX).
Dans la deuxième estancia visitée, qui elle se spécialisait dans la fabrication du vin et qui fut l’endroit d’origine des premières exportations de vin vers l’Europe, on retrouve un résume de l’histoire de La Compagnie de Jésus. Crée en 1540 pour lutter contre la Réforme, elle se développa rapidement dans la région de Cordoba avec la première université en 1610. Mais les Jésuites près du peuple, des indigènes et des esclaves n’avaient pas que des amis et furent entre autres accusés de pélagianisme et expulsés des terres espagnoles en 1767.
Les expositions d’objets religieux ne surprennent pas, que de richesses accumulées à ce titre, mais même dans les temps anciens, les indigènes mettaient l’art au service de la religion du Jaguar.
On continue notre tournée dans un bureau de poste, ou arrêt de diligence qui se trouve sur la route CAMINO REAL, entre Cordoba et Lima en passant par les mines d’or de Potosi.
Puis on arrête à un mémorial de 9 victimes de la guerre civile de 1835, dont un jeune de 12 ans qui servait d’avant-garde à l’avance de ses troupes.


On termine par la visite de l’église de l’estancia de Santa Catalina et on entre à Cordoba.

 

mardi 21 février 2012

Cordoba Negra, le 21 février

En revenant d’Alta Gracia nous arrêtons à l’hôtel le temps de prendre une douche et repartir pour une visite guidée «Cordoba Negra», pendant 2 heures nous écoutons un guide (en espagnol) heureusement, il parle très bien donc je peux comprendre presque tout. En plus c’est le Carnaval, donc nous assistons à des danses, on dirait l’Afrique.

Notre guide nous parle du temps ou les hollandais embarquaient plus de 800 Africains sur les bateaux et ensuite les Portugais 300 par bateau mais bien entendu lorsque le bateau arrivait plusieurs étaient morts. Avant le débarquement on faisait tout pour que les esclaves paraissent jeunes, mais un médecin était sur la place pour examiner. On leur donnait un prénom, leur nom de famille allait venir avec l’acheteur.

À Cordoba 2 hommes avaient un permis pour faire le «commerce» des esclaves, une femme enceinte valait plus qu’une qui ne l’était pas, un jeune plus qu’un vieux, etc.  Les esclaves étaient mieux dans une communauté religieuse ou dans une famille, beaucoup sont morts dans les mines ou en faisant des travaux forcés.
Les esclaves faisaient partie de l’inventaire de la famille, ou de la communauté religieuse, donc on pouvait les vendre, les échanger, les donner. Lorsqu’un homme esclave d’une famille voulait marier une femme esclave de la même famille, pas de problème, ils allaient avoir des enfants, donc d’autres esclaves, mais si l’homme voulait marier une femme d’une autre famille, il devait l’acheter, donc travailler en double, un travail gratuit pour la famille et un autre travail pour acheter sa future femme, c’était la même chose pour avoir une liberté. Il y avait aussi des fugitifs qui allaient à Buenos Aires.
Une différence avec les Jésuites, ils n’obligeaient pas les esclaves à parler l’espagnol et ne les changeaient pas de noms. Les Jésuites apprenaient les dialectes des esclaves, donnaient un peu d’argent aux esclaves et bien entendu les évangélisaient. Les Franciscains n’aimaient pas ça et la relation entre eux n’était pas bonne.
Pour ce qui est des femmes à l’époque, les familles voulaient les marier mais devaient payer une dot, si la famille n’avait pas assez d’argent; il restait, la communauté religieuse, la dot était moins dispendieuse, mais elle devait être de sang pur, écouter la supérieure et son confesseur, etc.. la communauté religieuse avait beaucoup d’esclaves car bien souvent la dot était payée en esclaves. À Cordoba les sœurs avaient plus de 300 esclaves mais on ne sait pas pourquoi, un jour tous les esclaves sont devenus libres, on pense que c’était trop dispendieux de faire vivre les esclaves.
En 1840 il y avait beaucoup plus de noirs que de blancs à Cordoba, après on arrêta de faire le recensement des noirs, pourquoi aujourd’hui on ne voit pas beaucoup de noirs: les hommes noirs furent en première ligne lors des guerres et les femmes servirent de maitresses à bien des hommes blancs, il y avait aussi des mariages entre noirs et blancs. On dit que dans le métissage la première chose qui disparait c’est la couleur.

Aujourd’hui on tente de rétablir les faits, mais c’e n’est pas facile pour beaucoup d’Argentins de dire que peut-être ils descendent des noirs.

Alta Gracia, le 21 février

Aujourd’hui un questionnaire : Qui suis-je et une occasion d’affaires.

Combien d’indices aurez-vous besoin?
1.- Je suis argentin
2.-Je suis asthmatique
3-J’ai commencé mon secondaire à Cordoba, j’aime l’étude mais suis fort en gueule.
4-.Je suis sportif et aime le golf.
5- J’aime aussi la moto, surtout si elle est vigoureuse.
6-Ma mère s’appelait Cecilia et a assuré mon éducation primaire.
7-Dans mon adolescence, je vivais dans un quartier chic en banlieue, dans une jolie résidence nommée : Villa Beatriz
8.-Je suis né en 1928
9.- Je suis mort en Bolivie
10-En 2006, deux présidents d’Amérique Latine sont venus ensembles visiter la maison de ma jeunesse.

Note : pour visiter cette Casa, on demande un prix ridicule de 75 pesos (17 U$D), faut pas prendre tous les révolutionnaires du monde pour des abrutis; prochain voyage à Cuba, je le dis à Fidel
Occasion d’affaires :
Complexe industriel, agricole et d’élevage .Clientèle captive assurée.
Situé à environ 35 km de la capitale provinciale de Cordoba.
Comprend un barrage hydraulique et un grand bassin d’eau.
La partie industrielle comporte deux moulins et une forge dotée d’équipement de contrôle de la plus haute technologie.
Il y près de 39 000 bêtes.
L’inventaire de l’équipement contient entre autres 310 esclaves dociles et bien formées, un personnel local non syndiqué assure la bonne marche de l’entreprise.
La résidence comporte une salle de bains ultra moderne.
Le tout à appartenu à des curés, jésuites.
Le tout pour 44,527 Pesos, une aubaine.
Entreprise en constante progression de 1643 à 1767
Note : Fondé en 1588, l’estancia d’Alta Gracia fut sous le contrôle des Jésuites à partir de 1643.Trois pères en assuraient la gestion et approvisionnaient le collège de Cordoba. Après leur départ forcé en 1767, le tout périclita.