lundi 1 décembre 2025

Buenos Aires, les 29 et 30 novembre et le 1er décembre

Contrairement aux dires de Donald Trump, les changements climatiques existent. Nous vivons le début d’une nouvelle période de glaciation.

Après avoir eu froid au Paraguay, la fin novembre, qui devrait marquer le début de l’été en Argentine, est maussade : pluie et vent.

Au Québec, il neige déjà !

C’est mauvais signe quand, le 29, on décide d’aller marcher dans un centre commercial : les Galerías Pacífico.

Le lendemain, on se rend jusqu’à l’Obélisque. Regardez : non pas la petite maison dans la prairie, mais la petite maison sur un toit.

Rafael Díaz , un immigrant espagnol qui a fui sa Valence natale pour conquérir l'Amérique au début du XXe siècle et qui, adolescent, rêvait d'une situation confortable et d'une « petite maison dans le ciel.

Quand on ne sait pas si l’on veut vivre en ville ou à la campagne, voici la solution !

Enfin, le soleil revient dans l’après-midi du lundi. On en profite pour faire une longue marche afin d’aller voir Mafalda et ses amis à San Telmo.

Sans oublier le très, très petit café à La Poesía, une excursion à Puerto Madero et un autre excès gastronomique.

Photos

vendredi 28 novembre 2025

Buenos Aires, les 26, 27 et 28 novembre

Depuis la guerre d’indépendance (1810-1818), l’Argentine a vécu une succession de batailles épiques.

On pensait bien qu’avec le cessez-le-feu aux Islas Malvinas (ces îles sont argentines), la paix serait revenue.

Mais non, depuis quelques jours, la Guerre de la Triple Alliance (1865-1870) semble vouloir reprendre.

Les forces combinées du numérique, de l’informatique et de la téléphonie mettent les nerfs de Françoise (et les miens) à rude épreuve.

Aucune aide, ni de l’interne ni de l’étranger, ne vient à son secours. Elle doit se battre avec des armes désuètes, mais aperçoit une brèche dans les lignes adverses et finit par triompher.

Pour célébrer cette victoire, on décide d’aller festoyer à Puerto Madero. En début de soirée (16 h 30), les restaurants sont encore vides, sauf un attroupement de jeunes attirés par un happy hour.

En consultant les cartes des restaurants, on a peine à croire que nous sommes dans un pays en difficulté économique. Exemple: les hamburgers sont à 36 $ CAD, et un plat de saumon dépasse les 60 $.

Finalement, on arrête notre choix sur le PortoBello et commande un steak de 550 grammes para compartir. On fête la victoire et on commande une bouteille de vin. Par deux fois, le mozo vient s’excuser : notre choix n’est pas disponible, il nous fait une suggestion.

Belle soirée, mais quand la paix semble revenue, des résistants, des snipers, sont toujours en poste.

Le dernier assaut vient avec la cuenta. Trop vite, je présente ma carte de crédit avant de réaliser qu’on nous a chargé deux bouteilles de vin au lieu d’une. S’ensuivent de longues négociations. Une chance que Donald Trump ne s’en mêle pas, on y serait encore.

La nuit est tombée sur les bassins de Puerto Madero quand tout se règle amicalement. Ils nous servent un café en guise d’excuses et oublient de facturer la bouteille de vin. On apprend encore : toujours vérifier la facture avant de payer.

Ce vendredi, repos des troupes avant la prochaine bataille.

mardi 25 novembre 2025

Buenos Aires, le 25 novembre

Le quartier de Recoleta est probablement le plus bourgeois de Buenos Aires, pas dans le style moderne des nouveaux riches de Puerto Madero, mais dans un style parisien. On y retrouve nos classiques.

Premièrement, la collection du Museo Nacional de Bellas Artes, avec ses grands peintres européens, sa salle égyptologique et les peintures sur la guerre de la Triple Alliance de Cándido López.

Cándido López : l'explosion d'une grenade lors de la bataille de Curupayty lui brisa le poignet droit, nécessitant une amputation au-dessus du coude pour prévenir la gangrène. Il continua à peindre de la main gauche.




Parlant de classique, on dîne à la Biella, un café qui date de 1850 et qui, depuis 1950, porte ce nom. C’est un rendez-vous incontournable de la tournée touristique de Buenos Aires.

On poursuit au café Josephina, où les belles d’hier et d’aujourd’hui viennent lentement siroter un petit café ou un verre. Ici, pas question d’être pressé.

lundi 24 novembre 2025

Buenos Aires, le 24 novembre

Cerrado, après cambio, c’est le mot que vous devez apprendre en visitant l’Argentine. Les jours fériés y sont nombreux, et aujourd’hui en est un, comme vendredi dernier.

Journée de la Souveraineté Nationale

Cette fête a lieu le quatrième lundi de novembre, date où l’on commémore la bataille de la Vuelta de Obligado (20 novembre 1845), une petite bataille où les forces de ce qui s’appelait alors la « Confédération argentine » ont affronté la marine anglo-française sur le fleuve Paraná.

Le billet de 20 pesos rappelle cette bataille, mais qui utilise encore un billet de 20 pesos de nos jours?

Comme c’est férié, ma résolution de commencer le gym aujourd’hui tombe à l’eau.

dimanche 23 novembre 2025

Buenos Aires, le 22 novembre

Inutile d’aller visiter des musées : notre departamento est un lieu chargé d’histoire et d’arts.

Nous habitons pour un mois l’ancien atelier du caricaturiste Andrés Cascioli, qui pendant plus de trente ans a dépeint les figures politiques argentines. D’Evita Perón à Néstor Kirchner, en passant par l’époque de la dictature, il a peint à grands traits des personnages connus, d’ici et d’ailleurs. 

Ce Serge Chapleau local était probablement trop célèbre pour « disparaître ».





Dans le salon, un tableau qui a remporté un prix de satire politique et un autre, inachevé, représentant Borges et Kodama. 

Le premier est un écrivain et poète (1899-1986), et l’autre, sa jeune compagne, écrivaine elle aussi. 

Apparemment, elle circulait souvent dans le quartier.







On retrouve aussi des reproductions du peintre Antonio Seguí, dont un superbe Pinocchio


Dans le bureau, une petite bibliothèque avec, entre autres, de vieux ouvrages aux pages jaunies.

On se contente donc d’une marche sur la rue Arroyo, connue comme le coude aristocratique de Buenos Aires, et bien sûr : d’un p’tit café.

samedi 22 novembre 2025

Buenos Aires, le 23 novembre

Le soleil revient enfin et nous faisons une petite excursion vers Puerto Madero, quartier moderne et huppé, situé entre le canal où attendent les yachts de la classe moyenne argentine et la Costanera du Río de la Plata.

Ancien quartier portuaire qui a conservé ses immenses grues en souvenir, c’est aujourd’hui l’endroit le plus cher d’Amérique latine.

Nous bifurquons ensuite vers San Telmo, quartier qui a connu un destin inverse. Autrefois riche, il fut déserté en 1871, lorsque l’épidémie de fièvre jaune incita la population aisée à partir.

Aujourd’hui, c’est l’un des plus vieux quartiers de Buenos Aires, populaire dans les deux sens du mot. Le dimanche surtout, il est envahi par les touristes visitant la foire de la calle Defensa et la Plaza Dorrego.

Le café La Poesía, où nous aimons nous arrêter, est lui aussi victime de sa bonne réputation. Il est bondé et une petite attente est nécessaire pour y entrer.

Le dimanche n’est certes pas le meilleur moment pour profiter de l’ambiance bohème du lieu, mais l’endroit reste charmant.

















"La Conquista del Desierto": de la Pampa jusqu’au río Negro, lors de la guerre du Désert (1879-1880), conduite par le général et futur président Julio Argentino Roca.

Roca, à la tête d'une puissante armée, moderne et bien entraînée, parvint à soumettre la Patagonie en venant à bout de la résistance des peuples de l'ethnie mapuche, causant un très grand nombre de victimes. Les soldats recevaient une prime par paire de testicules qu’ils rapportaient de leur «chasse aux Indiens». On estime que la guerre fut la cause directe de la mort de plus de 20 000 autochtones non combattants (femmes, enfants et vieillards). De plus, quelque 10 000 autres furent emprisonnées, dont 3000 déportés à Buenos Aires, où on les sépara par sexe afin d'empêcher qu'ils puissent procréer des enfants.

La «Conquête du désert» fut mise en route pour exterminer les peuples autochtones (Mapuches) et non pour mater les groupes violents d'autochtones qui refusaient de se laisser assimiler par la «civilisation occidentale». Le général Roca croyait que la seule solution contre la menace causée par les peuples indigènes était de les anéantir, les soumettre ou les expulser. L'objectif important pour Roca ne concernait aucunement le sort des autochtones, car c'étaient les millions d'hectares «récupérés» des habitants d'origine et le prestige politique militaire qui en résultait. D'ailleurs, le général Roca fut même appelé le "Conquistador del Desierto".

C’est ainsi que l'Argentine acquit de nouvelles grandes étendues de terres pour le pâturage et l’agriculture. Le 13 juin 1880, le Collège électoral accorda victoire au général Roca qui assuma la présidence en octobre sous la devise de «Paix et administration».