dimanche 31 mars 2024

Buenos Aires, le 31 mars

Pâques semble constituer le début otonal à Buenos Aires. Temps frais et quelques gouttes.

On se dirige en métro vers San Telmo pour visiter le musée du centre pénitencier. On débarque à la station San Juan et on prend la rue Humberto. On passe à côté de la plazza Dorrego où se tient la feria dominicale.

Malheureusement, en y arrivant, on voit bien qu’il est fermé. Il devait être ouvert le dimanche depuis février, pero! C’est l’Argentine, dirait notre ami Ignacio. On ne visitera donc pas ce bâtiment colonial qui, dès 1768, abritait des Jésuites en attente de leur expulsion. Bâtiment qui servit aussi de prisons pour femmes pendant la dictature militaire.

On revient par la rue Balcarce. Si on connait cette calle qui se rend à la Casa Rosada, on la prend pour la première fois dans le quartier de San Telmo. Quelques gouttes de pluie nous font entrer dans un vieil hôtel transformé en passage de galeries d’art. Un petit restaurant sur place nous attire.


Soudainement, pendant le repas, brouhaha dans une table derrière nous. Une femme qui venait d’y arriver était en train de se sauver avec le portefeuille d’une cliente dans sa sacoche. Un homme se lève et la rattrape probablement, car le groupe de quatre avait retrouvé le sourire après quelque temps.

Nous n’avons jamais eu d’incidents de ce genre, mais la prudence doit rester de mise. Petit rappel.

Photos

Buenos Aires, le 30 mars

En ce samedi saint, on se rend dans le quartier Barracas pour visiter le complexe historique Santa Felicitas. Ce quartier est adjacent à celui de la Boca et on s’y rend en autobus. Le système de bus semble aussi efficace et rapide que celui du métro et le prix est le même, dérisoire, avec la même carte SUBE.

Avant la visite, on arrête pour une petite bouffe à Los ''Campiones'' une pizzeria du quartier. Si vous cherchez le trouble, allez-y avec un chandail blanc et rouge (River), ici on ne trouve que des chandails aux couleurs du CABJ, le bleu et le jaune. Nous ne sommes qu’à six quadras de la Bombonera, le stade du club Boca Juniors.

Sur la rue, on voit beaucoup de gens avec la kipa juive et on croise une synagogue, (une école), où on y étudie la Torah. Le bâtiment est protégé par une rangée de piliers (pour prévenir les attaques aux autos béliers) et par un policier qui ne cesse d’arpenter la rue devant lui. Impossible de visiter, l’accès est réservé aux hommes juifs. Goy et femmes doivent s’abstenir.

Le ''complejo Historico Santa Felicitas” est constitué d’un collège et de ses tunnels, d’un temple caché et d’une église. Le tout en l’honneur de Felicitas Guerrero de Alcaza, on reviendra sur son histoire.


Un musée occupe le sous-sol du collège, c’est la vie industrielle de la fin du XIXe qu’on évoque et celle des immigrants qui venaient ici se nourrir pour la modique somme de 0,20 pesos. Les religieuses et les bonnes dames les recevaient.


Au deuxième piso on visite un temple caché datant de 1893, ce beau temple néogothique avec ces 28 superbes vitraux ne fut jamais consacré, car le curé qui gérait sa construction et celle du collège se suicida après avoir été financièrement arnaqué.


Après avoir un temps attendu son ouverture, on visite enfin l’église principale.

Une de ses particularités est l’absence d’allée centrale, on ne peut s’y marier (sauf exception récente) ni y être baptisé. Elle fut construite par les parents de Félicitas après sa mort.

 Revenons donc à son histoire.

À l’âge de 18 ans, en 1864, elle fut obligée par son père de se marier avec Martin de Alzaga, un homme de 50 ans, d’une très grande richesse, qui vivait en union libre avec sa femme et leurs quatre enfants.

Après un premier enfant, qui décéda de la fièvre jaune, elle donna la luz à un enfant qui perdit la vie à la naissance, le lendemain de la mort de son père.

Sur le coup, la plus belle femme d’Argentine devint aussi la plus riche femme du pays. Selon certains, elle ne respecta pas les stricts codes du veuvage et commença à fréquenter un flirt d’enfance: Enrique O’Campo. Mais un hasard la mit sur le chemin de Saenz Valiente, coup de foudre.

Enrique ne l’accepta pas et le 31 janvier 1872 tua celle qui avait refusé son amour. Après, il se suicida selon la version officielle.

Les parents de Felecitas, devenant alors immensément riches firent construire l’église et demandèrent la construction du collège.

Grande beauté et grande richesse n’amènent pas toujours le Bonheur.

Photos Felicitas       Eglisia Santa Felicitas

vendredi 29 mars 2024

Buenos Aires, le 29 mars

Hier, j’ai oublié un groupe de pauvres Argentins qui doivent rester dans la capitale pendant ce long congé pascal. Ils se promènent en voiliers dans les digues et leur passage force l’ouverture du pont menant à Puerto Madero. C’est la première fois que nous assistons à la fermeture de ce passage.

Nous sommes passés plusieurs fois devant le musée Fortabat, mais cette fois, ce sera notre destination. Même si les musées d’arts ne sont pas nos préférés, on apprécie la collection d’Amalia Lacroze de Fortabat (1921-2012).

Elle fut un temps la femme la plus riche d’Argentine et, en plus des œuvres de peintres argentins célèbres, elle acquit des œuvres de Rodin, de Chagall, de Frueghel II (peintre flamand) et de Dali.

On y trouve aussi des artefacts égyptiens et un superbe vase de la Grèce antique. Le tableau « El almuerzo » de Berni est la pièce la plus grandiose du musée. 

C’est de l’autre côté des digues, au restaurant CAUCE, que nous fêtons l’anniversaire de Françoise.

Photos

jeudi 28 mars 2024

Buenos Aires, le 28 mars

Pendant qu’une grande partie des Portenos prennent la route, le bus, ou l’avion pour rejoindre les destinations de vacances, nous, on reste sagement ici pour voir et revoir cette belle ville.

Où vont ‘ils? Mar del Plata, sur la côte, est la destination numéro-1. Mendoza, la ville du vin, et Carloz Paz sont aussi très populaires. D’autres iront en Patagonie, comme à Bariloche.

Sur les autoroutes, les gens font du sur place, des embouteillages monstres, le taux d’occupation des hôtels dépasse partout les 80% et celui des avions surpasse le taux de 2023 de 40%. NO HAY PLATA ???

En avril, le prix du subte (métro) doublera et celui du gaz triplera.

On va souvent dans ce café et nous avons toujours une facture en bonne et due forme, mais aujourd'hui c'es férié, peut-être c'est fermé pour les impots... car on reçoit cette facture...

mercredi 27 mars 2024

Belgrano, le 27 mars


Retour à Belgrano pour visiter le musée Enrique Laretta. Si vous voulez lire un bon roman sur l’ancienne Espagne, pourquoi pas « La gloire de Don Ramiro ». C’est l’œuvre la plus connue de cet auteur argentin qui accumula une remarquable collection d’art espagnol du Moyen Âge au XXe. Des retables, des statues gothiques, du mobilier en bois précieux, etc.

Retable de 1503

Ce manoir néocolonial de 1886 était un petit cadeau de la mère de sa femme. Il s’en servit comme maison d’été et y recevait tout le gratin artistique de Buenos Aires au début du XXe.

Contenant du moyen-âge pour les musulmans, l'église catholique, sous prétexte que l'eau ramollit la peau, dilate les pores favorisant ainsi les maladies, fait fermer les bains publics.

Le jardin andalousien adjacent au musée est inspiré de l’Alhambra de Grenade.

 

Si tout dans cette demeure rappelle la misère des riches, le quartier environnant est du même acabit.

Église près du collège privé fermée aux visiteurs depuis la pandémie

Pour notre part, on continue d’investir dans la chaine de restaurants Croque-Madame.