lundi 31 octobre 2022

De Filadelfia à Concepción, le 31 octobre

Ça n’a pris que 15 minutes de marche entre notre hôtel et le terminus de bus pour changer d’univers.  La faune toute germanique devient un groupe plus foncé parlant une langue incompréhensible. L’habillement est aussi très différent, les belles allemandes en tenue d’été du café d’hier sont remplacées par des hommes plutôt mal habillés souvent avec une tuque sur la tête.

Faut dire que la température aussi a chutée de 37C à 19C.

On part en bus, si la tendance se maintient, concernant le modernisme et le confort des autobus on fera notre prochain trajet en charrette à bœuf.

On vient chercher les gens de l'autobus en tracteur
On débarque les achats, même une cuisinière
La police vient vérifier

En chemin on adopte une belle petite guarani, l’autobus est archi plein avec beaucoup de monde debout, dont sa mère enceinte.

En chemin on dort aussi

Parti à 11h, vers 16h45, il ne resterait qu’environ 30 minutes pour atteindre Concepción. L’autobus arrête et je sens comme une senteur de brulé. Le grand mécanicien que je suis pense immédiatement qu’il y a un trouble mécanique majeur.

Quand on voyage avec la NASA, (principale cie de bus de la région) le départ ne constitue jamais une promesse de retour. C’est après une attente de deux heures qu’un nouveau vaisseau vient nous secourir.

Enfin arrivée, déjà 8 heures. On call une pizza…….

Photos   

Pour plus de 50 kilomètre c'était comme la vidéo

dimanche 30 octobre 2022

Filadelfia, le 30 octobre

Après avoir acheté nos billets de bus pour Concepción demain, on fait ouvrir un temple mennonite par une gentille dame qui nous rappelle que dieu a dit que les femmes ne peuvent être pasteur. Elle nous dit qu’elles ne peuvent faire de sermon à l’église, mais dans les assemblées de femmes elles peuvent s’exprimer.

Le terminal

La journée se passe à travailler le blog et piscine. En fin d’après midi café où se tient la bourgeoisie allemande.

On revient par la rue Trebol bordée de belles résidences et enfin la piscine.

Du tapis comme pelouse
La belle maison est cachée à la fin

Je ne connais pas le St-Antoine de Padoue des mennonites, mais il fait une maudite bonne job.

De nos jours la communauté mennonite est tissée serrée unie par leur foi la langue et la culture allemande.  Au centre-ville il y aurait un peu plus de 1 000 mennonites et les autres sont des latinos. Dans le Chaco il y a environ 17 000 mennonites des latinos et trois tribus. 

L’économie de la région est basée sur l’élevage, l’agriculture, le lait, le commerce. Entre eux, ils parlent allemand pero le besoin de communiquer avec leurs employés les oblige à apprendre l’espagnol.

Dans les écoles on enseigne en allemand les trois premières années et ensuite l’espagnol, le guaranis et l’anglais. 

Ce type de communauté pourrait-il survivre avec l’attrait des jeunes pour le modernisme et la beauté des filles latinos.

samedi 29 octobre 2022

Le Chaco, Paraguay, le 29 octobre 2022


Gros tour de ‘’char’’ on visite d’abord le Fortin Trebol, on peut y voir des tranchées et un bunker de la guerre du Chaco.

Les origines de ce conflit sont l’imprécision des frontières entre le Paraguay et la Bolivie. Le besoin de la Bolivie d’avoir un accès à l’océan par le fleuve du Paraguay et un potentiel rêve de découvrir du pétrole déclenchent une guerre sanglante.

On faisait un trou dans l'arbre pour s'y cacher et tuer les Boliviens

On passe par Lomo Plata, autre communauté mennonite fondée en 1925 par des Canadiens venant de Winnipeg pour avoir le droit à leurs propres écoles. Face aux terribles conditions la moitié retourne au Canada.

La localité est très industrielle, on y traite des peanuts, du chia, le coton que l’on exporte vers Taiwan et une usine de purification d’eau ainsi qu’une laiterie.

On arrête au Fortin Isla Po’i, site d’un ancien hôpital militaire. Sur le site une lagune d’eau potable utilisée pour abreuver les soldats de Boqueron à 60 kilomètres de là. Les soldats étaient souvent des étudiants peu formés d’Asuncion qui se battaient sous une chaleur de 40o+ mais ils ont gagné. 
Plusieurs d’entre eux se retrouvent dans un cimetière tout près.

En chemin, on observe un peu de la faune locale, des tapirs, des flamands, des vautours et d’immenses troupeaux de vaches dont une race venant de l’Inde. Les communautés mennonites fournissent la quasi-totalité du Paraguay.


On passe 2 heures pour diner en haut d'un mirador à la reserva naturelle Racho Yakaré Sur. Nature luxuriante près des lacunes de sel.


Les routes secondaires sont en terre poussiéreuse et impraticables en cas de pluie.



Notre guide est une mennonite ‘rebelle’ de la communauté. Cette dernière a accepté le progrès contrairement à d’autres communautés plus fondamentalistes, sans électricité, sans auto et s’habillant à l’ancienne et qui traitent les nouvelles communautés de diables. 

Elle fait aussi du bénévolat pour s’occuper de ceux qui quittent ces communautés, car les gens qui quittent parlent seulement un ancien dialecte allemand et non pas d’instruction.

Elle nous renseigne beaucoup sur le droit des femmes, la page suivant y est consacrée.

Beaucoup de communautés mennonites sont très riches.  Les hommes dirigent la coopérative qui possède les terres, les centres d'achats, hôtels, cliniques autrement dit tout ce qui important dans une ville. Les femmes n'ont pas le droit au chapitre. Notre guide nous raconte que lors du décès de son père, c'est son mari qui a hérité!!! 

Aujourd'hui il n'y a plus de mariage arrangé. La moyenne des enfants est de 2 ou 3. Les hommes trouvent les Paraguayennes très jolies et aujourd'hui il a 25% de mariages mixtes.

Malheureusement dans certaines communautés éloignées, le droit des femmes n'est pas une page blanche mais une page noire! Les femmes ne savent pas lire, écrire et ne parlent que le dialecte allemand, elles sont à la merci des hommes qui peuvent en faire ce qu'ils veulent incluant le viol! Dernièrement en Bolivie des hommes furent arrêtés et envoyés en prison mais il reste beaucoup à faire. 

vendredi 28 octobre 2022

Filadelfia, Paraguay le 28 octobre


Aujourd’hui nous visitons une série de musées consacrées à l’histoire de la communauté Fernheim.

Le musée d’histoire raconte le parcours de cette communauté. Après la réforme de Luther un groupe de la Suisse émigra vers la Hollande. En 1536 Menno Simons se détacha de la religion catholique pour fonder son groupe religieux, de là les Mennonites.


La communauté se déplaça ensuite en Prusse. Comme Dieu dit ne tuez pas, ils sont opposés au service militaire. Vers 1788 à l’invitation de Catherine La Grande, ils démangèrent vers la région de l’Ukraine. Avec l’arrivée du Communiste ils ne pouvaient plus vivre selon leurs règles. Ils demandèrent au gouvernement russe de quitter. Seulement le 1/3 réussir à quitter. Le sort des autres fut horrible.

En passant la frontière de la Lettonie, ils se sentirent enfin libres. Accueillis temporairement en Allemagne par le président Hindenburg. Un nouvel exil vers l’Amérique. Plusieurs voulaient venir au Canada, mais comme le Canada était très sélectif à l’époque, pas de chemin Roxham…

Un groupe de 1572 arrivèrent dans le Chaco en 1929, le gouvernement leur permettait d’avoir leurs propres écoles, aucune obligation de service militaire et la possibilité d’acheter des terres. Ils fondèrent de 20 à 25 petits villages agricoles et au milieu, la ville de Filadelfia où il y avait de l’eau potable souterraine.

Les forêts et la température du Chaco étaient très différentes des plaines d’Europe.  Aidés un peu par l’Allemagne en instruments et beaucoup par la communauté mennonite internationale en argent.

La première industrie fut une scierie actionnée par une machine à vapeur chauffée au bois. On visite d’ailleurs le musée industriel. 

J’y remarque en autre un gros filtre me rappelant un de mes premiers laboratoires à la Polytechnique il y a longtemps…


Le guide très accueillant dans un mauvais espagnol, car ici tout se passe en allemand, nous fait faire le tour des lieux.

Un autre musée, le musée colonial raconte l’histoire et montre les artéfacts du début de la colonie. La guide très intéressante nous montre les photos des groupes qui arrivaient au Paraguay sa mère est sur une photo, elle est née dans le bateau pendant la traversé, le frère de sa mère est né dans le train qui arrivait en Lettonie.

Sa mère est la petite au centre et le frère de sa mère est né près de la porte de la liberté

Parmi les pièces exposées une assiette chinoise, car un des groupes passa par la Sibérie et ensuite la Chine pendant un an avant d’arriver ici. 

25è anniversaire des Wall famille de notre guide.
En 1896 les enfants donnèrent ce tableau fait à la mains de fleurs etc.. 

On voit aussi d’autres musées sur la faune et la flore de la région ainsi sur les relations avec les indigènes et les efforts d’évangélisation.


En face de notre hôtel un beau parc avec une porte rappelant la sortie de Russie et l’entrée dans la liberté.


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