samedi 8 octobre 2016

En mer, les 7 et 8 octobre


Nous remontons tranquillement du sud de la mer des Caraïbes vers Fort Lauderdale où notre croisière s’achèvera dimanche matin. L’ouragan Matthew se sauve vers le nord, en avance de deux jours sur nous et c’est par une mer calme qu’on navigue. Nous passons entre Haïti et Cuba, puis entre Cuba et les Bahamas avant d’arriver dans le détroit de la Floride et de remonter jusqu’à destination.

Des journées en mer c’est: gros déjeuner, entrainement au gym du bateau, petit diner, piscine parfois, bridge en après-midi avec un couple d’américains de Floride, rencontre de Québécois, bons soupers.
On suit Donald Trump et ses frasques, le Brexit avec les Anglais, on voit beaucoup de kiwis et de kangourous. Comme le mal du pays arrive, on suit avec surprise la victoire de Jean François.

Les points forts de notre voyage: Le passage du canal de Panama, la visite de San Francisco et le séjour à Vancouver. Les points faibles: la bouffe, correcte mais pas à la hauteur de nos croisières précédentes, même chose pour l’animation à bord.

A la proxima vez.

jeudi 6 octobre 2016

Oranjestad, le 6 octobre


Court arrêt dans cette petite île indépendante depuis 1986 mais toujours sous protectorat néerlandais, on y parle couramment quatre langues : hollandais et papiamento, les deux langues officielles et aussi anglais et espagnol.

 

La capitale d’Aruba est un gros centre d’achat, des boutiques de cocins jusqu’au magasin luxueux, toutes les grandes marques s’y retrouvent. On en profite pour mettre les pieds à l’eau, dernière chance cette année.


Le papiamento écrit est déchiffrable, par sa base d’espagnol mais inutile de chercher à comprendre à l’oral.

 
Nous étions à Aruba l'an passé et la même, chose un arbre à la mer
http://fbeaudoin.blogspot.ca/2015/11/aruba-le-17-novembre.html

Si Mathieu n’est pas trop tannant, on sera à Fort Lauderdale dimanche matin et chez nous le soir.

Carthagène, le 5 octobre

De retour dans cette belle et intéressante ville que nous avons visité il y a trois ans. http://fbeaudoin.blogspot.ca/p/colombie.html

Court arrêt, 8h00 à 13h30, ce qui ne permet pas de sortir des sentiers déjà foulés. Le port où
nous accostons est assez loin de la vieille ville et nous devons prendre un taxi pour s’y rendre. Ils nous attendent, c’est le cas de la dire, mais enfin eux aussi ont le droit de vivre.


Après avoir franchi l’entrée des fortifications près de la tour de l’horloge (1874), on prend la place de Los Coches, l’ancien marché des esclaves, puis on se dirige vers l’église St-Pierre Claver. On se rend jusqu’aux murs en bord de mer pour revenir vers la Place Bolivar et la cathédrale fermée pour rénovation.


On se met à la recherche du petit square où nous avions pris un bon verre de vin jadis, on y passe mais on ne se reconnait pas: le square San Diego près de l’hôtel Sofitel Santa Clara.


Au retour notre chauffeur de taxi nous attend, ils ont faim, il nous ramène au port. De beaux perroquets jacassent dans un petit parc près de l’inévitable boutique de ventes.

Tournée agréable dans nos souvenirs, demain Aruba, une autre destination connue.

Photos

mardi 4 octobre 2016

Canal de Panama, le 4 octobre


Franchir l’isthme de la Grande Colombie prend environ 9 heures.  En effet, sans une petite révolution générée et protégée par les Yankees en 1903 ce canal serait en Colombie. Mais probablement qu’il n’y aurait pas de canal, les Français s’étaient cassés les dents ici à la fin du XIXe, vaincus par le manque de technologie, le manque d’argent et les moustiques. Les Américains avaient les deux premiers et la vie des moustiques, qu’ils éradiquèrent et celle des travailleurs noirs des Barbade ne les gênaient pas. Maintenant la possession et la gérance du canal est entièrement panaméenne. (Depuis 2000)


On se réveille à 6 heures du matin, tout banlieusard le sait, pour franchir deux ponts il faut se lever tôt. On approche donc du pont des Amériques (1962), mais la circulation maritime est intense. À côté de la ville de Panama qu’on aperçoit, Montréal est un bien petit village. Quand on passe sous lui, il est déjà 7h30 et nous avons 45 minutes de retard. 


De petits et puissants remorqueurs nous poussent tranquillement le long de la première écluse. Le capitaine doit rentrer ses miroirs car il y a peine une clairance de deux pieds de chaque côté du Corall Princess. Huit petites locomotives le tirent dans le droit chemin, en fait ils ne font que s’assurer qu’il ne dévie pas, car les paquebots avancent avec leurs propres moteurs.

Après les deux écluses de Miraflores, on navigue un peu sur lac Miraflores avant de franchir la troisième écluse: Pedro Miguel. La plus grande difficulté de construction, la coupe Culebra arrive devant nous, c’est le passage le plus étroit du canal et géologiquement c’est la jonction des Rocheuses et des Andes. Puis on passe sous le pont du Centenaire, construit en 2014, pour célébrer les cents ans d’opération du canal.


Nous sommes rendus au niveau du lago Alhajuela (Lake Gatun), 26 mètres au-dessus du niveau des mers. Tout le canal opère grâce à l’eau de ce lac artificiel qui alimente par gravité les écluses des deux côtés. En fait l’opération du canal ne consomme aucune autre énergie, c’est mère nature et les pluies abondantes qui est la seule source d’énergie. Même l’électricité requise est produite par les eaux qui retournent à la mer, avec même un excédent vendu. Pendant trois heures on avance dans cet immense lac artificiel en rencontrant de nombreux navires de toutes sortes. Il ne reste qu`à redescendre par les écluses de Gatún pour rejoindre la mer des Caraïbes.


Même si l’entretien et les améliorations technologiques ne cessent pas, tout le système opère tel que conçu et bâtie au début du XXe. De nouvelles écluses plus larges viennent tout juste d’être mise en service, les mammouths pourront donc passer par ici.
C’est vraiment impressionnant, c’est le clou de notre croisière.

lundi 3 octobre 2016

En mer 3 octobre

Puntarenas, Costa Rica, le 2 octobre

Se limiter à la visite de ce petit village de 14 000 personnes sur le golfe de Nicoya ne donnerait pas une bonne idée du pays; alors, contre nos habitudes, nous prenons un tour guidé vers la capitale San José.


Au large, avant 1981, Isla San Lucas était une prison, souvent politique. On ne s’attarde pas à Puntarenas et entreprenons notre voyage vers San José par des routes étroites et sinueuses avant de rejoindre un trajet plus facile, surtout qu’un dimanche la circulation n’est pas intense. On y croise beaucoup de cyclistes, ouf pour eux. On se promène entre des montagnes et des plantations de café.
On ne peut pas dire que la ville, San José, est belle; les beaux édifices coloniaux ayant beaucoup soufferts des nombreux tremblements de terre affectant le pays, il en reste quelques-uns comme le bureau de poste et le Théâtre National que nous visitons. 


Construit entre 1890 et 1897 pour divertir la haute société de producteurs de café, il est très richement décoré d’or et était à la fine pointe de la technologie de l’époque. Avec entre autres un éclairage électrique et un immense candélabre pouvant monter et descendre. Il nous rappelle le théâtre Colon de Buenos Aires; aujourd’hui assister à un spectacle coûte de $10 à $50 USD.


La population de la capitale et de ses environs est de 1,3 millions; on réfère souvent à un des quartiers les plus pauvres comme le petit Managua. (Capitale du Nicaragua)


Nous poursuivons avec la visite d’un musée d’art précolombien. Or, poteries, sculptures dans la pierre volcanique; trop rapide et nous en avons vu bien d’autres.

Après un lunch typique, nous passons par la ville de Grecia et ses nombreux concessionnaires automobiles. Comme l’importation d’un véhicule est taxé à 50 %, beaucoup d’autos accidentées ou défectueuses arrivent au Costa Rica, le taux est beaucoup moindre et les Ticos sont de bons mécaniciens.


On croise une église entièrement construite en métal en 1897. Les pièces du mécano viennent de Belgique sauf les portes et les fenêtres que le IKEA de l’époque avait oublié de mettre dans la boîte. Il fallut 2 ans et un peu de corruption électorale pour monter le puzzle. 


Un tour organisé ne serait pas complet sans l’arrêt magasinage qui se fait à Sarchi dans un ancien atelier de carreteras de boyeros, qui est un peu le symbole du pays. Ces charriots utilisés à l’époque pour transporter le café peuvent faire 14 x 3 mètres, sont finement décorés souvent en orange et bleu. De nos jours ils sont surtout décoratifs. On y vend toutes les attrapes touristes et le fruit du travail des artisans locaux. Un court orage violent nous rappelle que nous sommes en pleine saison des pluies.
Revenons un peu sur la géographie, l’histoire et la population du pays.


Pays très jeune dans l’histoire géologique il est sorti de l’océan pour unir les deux Amériques. De nos jours il y a 112 volcans dont 6 considérés actifs, un d’eux a même craché ses cendres il y a une semaine. Ceci a amené une biodiversité des plus riches qui fait la fierté du pays. Différents types de singes, des paresseux, des chats sauvages dont des jaguars, des serpents et des crapauds souvent venimeux, de nombreuses sortes d’oiseau, vautours compris, et d’immenses crocodiles sont parmi les gentilles bêtes du pays. 

Il y a deux saisons, saison des pluies et saison sèche, la température est assez stable entre 25 et 30C et le jour et la nuit sont stables toute l’année à 12 heures.

Découvert par Colomb qui le nomma Costa Rica, les espagnols se mêlèrent aux indigènes pour engendrer les mizistos. En 1821 le pays obtient l’indépendance de l’Espagne et immédiatement commença la production du café et son exportation vers l’Angleterre. Ce café Arabica fut introduit en provenance de la Martinique. À cette époque il avait une classe possédante très riche et les pauvres travailleurs cueilleurs des grains de café. Le billet de 5 colons, rappelle cette époque. Dessiné en Italie, il présente de nombreuses incohérences avec la dure réalité de l’époque. Il vaut 0,01 mais se vend $2,00 comme souvenir.

En 1871 on entreprend la construction d’un chemin de fer pour éviter aux cargaisons de café le long trajet par le Cap Horn en grande partie avec de la main d’œuvre chinoise. Des problèmes de santé: malaria, fièvre jaune et corruption (santé mentale ???) minèrent le projet. Il fut repris avec des travailleurs jamaïcains qui sont à l’origine de la population noire sur la côte des Caraïbes, population discriminée jusqu’en 1949 sans droit de se rendre dans le centre du pays.
 
En 1890 commença la construction du Théâtre National grâce à une taxe sur l’exportation du café et sur les importations. En 1894 l’électricité fut établie à San José, la troisième ville au monde après New York et Paris.

Finalement, le gouvernement Costaricain s’entend avec un entrepreneur américain Minor Cooper pour réaliser le chemin de fer si important pour l’économie du pays. Il paya $800 000 au début avec promesse d’une somme égale à la fin. Pero, no tienne los dineros.

En échange Minor obtient la fille du président et des terres le long du chemin de fer où il planta des bananiers. Ce fut le début de la United Fruit Co qui fit faillite avec le crash de 1929. Les terres revinrent à l’état qui les vendit à de grandes compagnies comme Dole et Chiquita.
 
Une guerre civile en 1948 bouleversa le pays, l’armée fut abolie et le budget alloué auparavant à la défense fut consacré à l’éducation.

De nos jours, le projet d’un canal traversant le lac de Nicaragua et le rio servant de frontière nord avec le Nicaragua entretient un différend entre les deux voisins. Le projet, supporté par les chinois, devrait voir un jour aboutir. Ceux-ci courtisant aussi le Costa Rica avec le nouveau stade de San José. En contrepartie, le Costa Rica projette une ligne de chemin de fer transportant des centaines de milliers de containers entre l’Atlantique et le Pacifique, des intérêts hollandais construisent actuellement un immense port sur les Caraïbes.

Le Costa Rica possède aujourd’hui une économie plus diversifiée que le café et les bananes mais encore centré sur l’agriculture. Il possède un classe moyenne importante (60%), le cout de la vie est élevé comparé à ses voisins: Sept fois plus cher ici qu’au Nicaragua et cinq fois plus qu’au Panama.
Le salaire minimum est d’environ $800 Cnd. Un professeur gagne environ $2200 mensuellement. Les plus pauvres, souvent de l’immigration illégale du Nicaragua devant se contenter de plus ou moins $500. L’indice Mc ’Do est à $5.

La population comprend 4,8 millions de Costa Ricains plus 1,2 millions d’illégaux du Nicaragua.
La criminalité se concentre dans certains quartiers chauds de la capitale et les barres de métal sur toutes les fenêtres des maisons sont plus culturelles qu’essentielles.

Le machisme traditionnel sud-américain perd des plumes avec l’éducation, le travail des femmes et la chute de la natalité.

Belle journée qui donne un aperçu mais insuffisant pour vraiment en découvrir toutes les facettes.