Franchir l’isthme de
la Grande Colombie prend environ 9 heures. En effet, sans une petite révolution générée
et protégée par les Yankees en 1903 ce canal serait en Colombie. Mais
probablement qu’il n’y aurait pas de canal, les Français s’étaient cassés les
dents ici à la fin du XIXe, vaincus par le manque de technologie, le manque
d’argent et les moustiques. Les Américains avaient les deux premiers et la vie
des moustiques, qu’ils éradiquèrent et celle des travailleurs noirs des Barbade
ne les gênaient pas. Maintenant la possession et la gérance du canal est
entièrement panaméenne. (Depuis 2000)
On se réveille à 6 heures
du matin, tout banlieusard le sait, pour franchir deux ponts il faut se lever
tôt. On approche donc du pont des Amériques (1962), mais la circulation
maritime est intense. À côté de la ville de Panama qu’on aperçoit, Montréal est
un bien petit village. Quand on passe sous lui, il est déjà 7h30 et nous avons
45 minutes de retard.
De petits et puissants remorqueurs nous poussent
tranquillement le long de la première écluse. Le capitaine doit rentrer ses
miroirs car il y a peine une clairance de deux pieds de chaque côté du Corall
Princess. Huit petites locomotives le tirent dans le droit chemin, en fait ils
ne font que s’assurer qu’il ne dévie pas, car les paquebots avancent avec leurs
propres moteurs.
Après les deux écluses
de Miraflores, on navigue un peu sur lac Miraflores avant de franchir la
troisième écluse: Pedro Miguel. La plus grande difficulté de construction, la
coupe Culebra arrive devant nous, c’est le passage le plus étroit du canal et
géologiquement c’est la jonction des Rocheuses et des Andes. Puis on passe sous
le pont du Centenaire, construit en 2014, pour célébrer les cents ans
d’opération du canal.
Nous sommes rendus au
niveau du lago Alhajuela (Lake Gatun), 26 mètres au-dessus du niveau des mers.
Tout le canal opère grâce à l’eau de ce lac artificiel qui alimente par gravité
les écluses des deux côtés. En fait l’opération du canal ne consomme aucune
autre énergie, c’est mère nature et les pluies abondantes qui est la seule
source d’énergie. Même l’électricité requise est produite par les eaux qui
retournent à la mer, avec même un excédent vendu. Pendant trois heures on
avance dans cet immense lac artificiel en rencontrant de nombreux navires de
toutes sortes. Il ne reste qu`à redescendre par les écluses de Gatún pour
rejoindre la mer des Caraïbes.
Même si l’entretien et
les améliorations technologiques ne cessent pas, tout le système opère tel que
conçu et bâtie au début du XXe. De nouvelles écluses plus larges viennent tout
juste d’être mise en service, les mammouths pourront donc passer par ici.
C’est vraiment impressionnant,
c’est le clou de notre croisière.
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