mardi 4 octobre 2016

Canal de Panama, le 4 octobre


Franchir l’isthme de la Grande Colombie prend environ 9 heures.  En effet, sans une petite révolution générée et protégée par les Yankees en 1903 ce canal serait en Colombie. Mais probablement qu’il n’y aurait pas de canal, les Français s’étaient cassés les dents ici à la fin du XIXe, vaincus par le manque de technologie, le manque d’argent et les moustiques. Les Américains avaient les deux premiers et la vie des moustiques, qu’ils éradiquèrent et celle des travailleurs noirs des Barbade ne les gênaient pas. Maintenant la possession et la gérance du canal est entièrement panaméenne. (Depuis 2000)


On se réveille à 6 heures du matin, tout banlieusard le sait, pour franchir deux ponts il faut se lever tôt. On approche donc du pont des Amériques (1962), mais la circulation maritime est intense. À côté de la ville de Panama qu’on aperçoit, Montréal est un bien petit village. Quand on passe sous lui, il est déjà 7h30 et nous avons 45 minutes de retard. 


De petits et puissants remorqueurs nous poussent tranquillement le long de la première écluse. Le capitaine doit rentrer ses miroirs car il y a peine une clairance de deux pieds de chaque côté du Corall Princess. Huit petites locomotives le tirent dans le droit chemin, en fait ils ne font que s’assurer qu’il ne dévie pas, car les paquebots avancent avec leurs propres moteurs.

Après les deux écluses de Miraflores, on navigue un peu sur lac Miraflores avant de franchir la troisième écluse: Pedro Miguel. La plus grande difficulté de construction, la coupe Culebra arrive devant nous, c’est le passage le plus étroit du canal et géologiquement c’est la jonction des Rocheuses et des Andes. Puis on passe sous le pont du Centenaire, construit en 2014, pour célébrer les cents ans d’opération du canal.


Nous sommes rendus au niveau du lago Alhajuela (Lake Gatun), 26 mètres au-dessus du niveau des mers. Tout le canal opère grâce à l’eau de ce lac artificiel qui alimente par gravité les écluses des deux côtés. En fait l’opération du canal ne consomme aucune autre énergie, c’est mère nature et les pluies abondantes qui est la seule source d’énergie. Même l’électricité requise est produite par les eaux qui retournent à la mer, avec même un excédent vendu. Pendant trois heures on avance dans cet immense lac artificiel en rencontrant de nombreux navires de toutes sortes. Il ne reste qu`à redescendre par les écluses de Gatún pour rejoindre la mer des Caraïbes.


Même si l’entretien et les améliorations technologiques ne cessent pas, tout le système opère tel que conçu et bâtie au début du XXe. De nouvelles écluses plus larges viennent tout juste d’être mise en service, les mammouths pourront donc passer par ici.
C’est vraiment impressionnant, c’est le clou de notre croisière.

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