lundi 3 octobre 2016

Puntarenas, Costa Rica, le 2 octobre

Se limiter à la visite de ce petit village de 14 000 personnes sur le golfe de Nicoya ne donnerait pas une bonne idée du pays; alors, contre nos habitudes, nous prenons un tour guidé vers la capitale San José.


Au large, avant 1981, Isla San Lucas était une prison, souvent politique. On ne s’attarde pas à Puntarenas et entreprenons notre voyage vers San José par des routes étroites et sinueuses avant de rejoindre un trajet plus facile, surtout qu’un dimanche la circulation n’est pas intense. On y croise beaucoup de cyclistes, ouf pour eux. On se promène entre des montagnes et des plantations de café.
On ne peut pas dire que la ville, San José, est belle; les beaux édifices coloniaux ayant beaucoup soufferts des nombreux tremblements de terre affectant le pays, il en reste quelques-uns comme le bureau de poste et le Théâtre National que nous visitons. 


Construit entre 1890 et 1897 pour divertir la haute société de producteurs de café, il est très richement décoré d’or et était à la fine pointe de la technologie de l’époque. Avec entre autres un éclairage électrique et un immense candélabre pouvant monter et descendre. Il nous rappelle le théâtre Colon de Buenos Aires; aujourd’hui assister à un spectacle coûte de $10 à $50 USD.


La population de la capitale et de ses environs est de 1,3 millions; on réfère souvent à un des quartiers les plus pauvres comme le petit Managua. (Capitale du Nicaragua)


Nous poursuivons avec la visite d’un musée d’art précolombien. Or, poteries, sculptures dans la pierre volcanique; trop rapide et nous en avons vu bien d’autres.

Après un lunch typique, nous passons par la ville de Grecia et ses nombreux concessionnaires automobiles. Comme l’importation d’un véhicule est taxé à 50 %, beaucoup d’autos accidentées ou défectueuses arrivent au Costa Rica, le taux est beaucoup moindre et les Ticos sont de bons mécaniciens.


On croise une église entièrement construite en métal en 1897. Les pièces du mécano viennent de Belgique sauf les portes et les fenêtres que le IKEA de l’époque avait oublié de mettre dans la boîte. Il fallut 2 ans et un peu de corruption électorale pour monter le puzzle. 


Un tour organisé ne serait pas complet sans l’arrêt magasinage qui se fait à Sarchi dans un ancien atelier de carreteras de boyeros, qui est un peu le symbole du pays. Ces charriots utilisés à l’époque pour transporter le café peuvent faire 14 x 3 mètres, sont finement décorés souvent en orange et bleu. De nos jours ils sont surtout décoratifs. On y vend toutes les attrapes touristes et le fruit du travail des artisans locaux. Un court orage violent nous rappelle que nous sommes en pleine saison des pluies.
Revenons un peu sur la géographie, l’histoire et la population du pays.


Pays très jeune dans l’histoire géologique il est sorti de l’océan pour unir les deux Amériques. De nos jours il y a 112 volcans dont 6 considérés actifs, un d’eux a même craché ses cendres il y a une semaine. Ceci a amené une biodiversité des plus riches qui fait la fierté du pays. Différents types de singes, des paresseux, des chats sauvages dont des jaguars, des serpents et des crapauds souvent venimeux, de nombreuses sortes d’oiseau, vautours compris, et d’immenses crocodiles sont parmi les gentilles bêtes du pays. 

Il y a deux saisons, saison des pluies et saison sèche, la température est assez stable entre 25 et 30C et le jour et la nuit sont stables toute l’année à 12 heures.

Découvert par Colomb qui le nomma Costa Rica, les espagnols se mêlèrent aux indigènes pour engendrer les mizistos. En 1821 le pays obtient l’indépendance de l’Espagne et immédiatement commença la production du café et son exportation vers l’Angleterre. Ce café Arabica fut introduit en provenance de la Martinique. À cette époque il avait une classe possédante très riche et les pauvres travailleurs cueilleurs des grains de café. Le billet de 5 colons, rappelle cette époque. Dessiné en Italie, il présente de nombreuses incohérences avec la dure réalité de l’époque. Il vaut 0,01 mais se vend $2,00 comme souvenir.

En 1871 on entreprend la construction d’un chemin de fer pour éviter aux cargaisons de café le long trajet par le Cap Horn en grande partie avec de la main d’œuvre chinoise. Des problèmes de santé: malaria, fièvre jaune et corruption (santé mentale ???) minèrent le projet. Il fut repris avec des travailleurs jamaïcains qui sont à l’origine de la population noire sur la côte des Caraïbes, population discriminée jusqu’en 1949 sans droit de se rendre dans le centre du pays.
 
En 1890 commença la construction du Théâtre National grâce à une taxe sur l’exportation du café et sur les importations. En 1894 l’électricité fut établie à San José, la troisième ville au monde après New York et Paris.

Finalement, le gouvernement Costaricain s’entend avec un entrepreneur américain Minor Cooper pour réaliser le chemin de fer si important pour l’économie du pays. Il paya $800 000 au début avec promesse d’une somme égale à la fin. Pero, no tienne los dineros.

En échange Minor obtient la fille du président et des terres le long du chemin de fer où il planta des bananiers. Ce fut le début de la United Fruit Co qui fit faillite avec le crash de 1929. Les terres revinrent à l’état qui les vendit à de grandes compagnies comme Dole et Chiquita.
 
Une guerre civile en 1948 bouleversa le pays, l’armée fut abolie et le budget alloué auparavant à la défense fut consacré à l’éducation.

De nos jours, le projet d’un canal traversant le lac de Nicaragua et le rio servant de frontière nord avec le Nicaragua entretient un différend entre les deux voisins. Le projet, supporté par les chinois, devrait voir un jour aboutir. Ceux-ci courtisant aussi le Costa Rica avec le nouveau stade de San José. En contrepartie, le Costa Rica projette une ligne de chemin de fer transportant des centaines de milliers de containers entre l’Atlantique et le Pacifique, des intérêts hollandais construisent actuellement un immense port sur les Caraïbes.

Le Costa Rica possède aujourd’hui une économie plus diversifiée que le café et les bananes mais encore centré sur l’agriculture. Il possède un classe moyenne importante (60%), le cout de la vie est élevé comparé à ses voisins: Sept fois plus cher ici qu’au Nicaragua et cinq fois plus qu’au Panama.
Le salaire minimum est d’environ $800 Cnd. Un professeur gagne environ $2200 mensuellement. Les plus pauvres, souvent de l’immigration illégale du Nicaragua devant se contenter de plus ou moins $500. L’indice Mc ’Do est à $5.

La population comprend 4,8 millions de Costa Ricains plus 1,2 millions d’illégaux du Nicaragua.
La criminalité se concentre dans certains quartiers chauds de la capitale et les barres de métal sur toutes les fenêtres des maisons sont plus culturelles qu’essentielles.

Le machisme traditionnel sud-américain perd des plumes avec l’éducation, le travail des femmes et la chute de la natalité.

Belle journée qui donne un aperçu mais insuffisant pour vraiment en découvrir toutes les facettes.

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