On pensait
prendre un shuttle pour le centre Managua et de là un taxi pour notre hôtel,
tout près de l’aéroport. On fait quelques pas hors de l’hôtel Monimbo, correct
malgré les petits problèmes d’eau et un
chauffeur de taxi nous fait une offre qu’on ne peut refuser en cette autre
journée chaude. Nous sommes au Best Western, juste en face de l’Aeropuerto
International Augusto César Sandino. Il y a là tous le paradoxe de ce pays,
toute la problématique de l’Amérique Centrale.
Les trois
pays que nous avons visités sont pauvres, chacun à sa façon a un jour tenté de
prendre le contrôle de sa destinée face aux intérêts américains. Chacun s’est
fait rasseoir par des interventions militaires et l’aide de dictateurs fantoches
de droite.
Pourquoi
ces pays sont-ils si pauvres? La faute des Espagnols qui n’ont rien laissé
d’autre qu’une foi permettant aux indigènes d’accepter leur situation
d’esclavage quand ils ne furent pas exterminés; et aux Mestizos d’accepter leurs
grandes et petites misères?
La faute à
mère nature qui en plus d’une chaleur accablante n’a jamais épargné la région
avec les tremblements de terre, les éruptions volcaniques et les ouragans?
Ce sont des
pays de culture de café, de chocolats, de fruits divers. Rien pour produire de
grandes richesses. Tout pour produire une multitude de petits travailleurs
agricoles miséreux et quelques grands seigneurs immensément riches.
Le
Guatemala, majoritairement maya, est aux mains d’un militaire dictateur de
droite qui a fait carrière en cassant les indigènes. Le Salvador qui a fait la
paix entre son extrême droite et son extrême gauche est ravagé par des guerres
de gangs importés des USA. Le plus
pauvre de tous, le Nicaragua honore Sandino qui voulut chasser les impérialistes
est dirigé par un révolutionnaire qui parle à gauche et gouverne une corruption
de droite à son profit. Est-ce la faute aux politiciens corrompus? La faute aux
Américains qui les exploitent sans vergogne depuis toujours et qui sont les
consommateurs de la drogue dont le commerce empoisonne ces pays?
La richesse
de ces pays c’est une population fière, joyeuse malgré tout, honnête en très
grande majorité et très serviable.
Notre
premier prix de cuisine: la madame de notre gite à Antiqua, la cuisine simple
et santé parfaite.
Notre
premier prix de serviabilité: le propriétaire de notre gite à Cacaopera au San Salvador.
Notre
premier prix révolutionnaire: le guide dans le musée de la révolution à Léon.
On rentre
demain, à la prochaine; le rêve ne meurt pas.
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