vendredi 31 janvier 2014

Buenos Aires, le 31 janvier

Nous sommes ancrés au port de Buenos Aires, on ira revoir cette ville que l’on a tant apprécié il y a deux ans.

On doit prendre un autobus entre le bateau et le terminal, nous zigzaguons entre des milliers de containers, pas vraiment surpris de voir des signes chinois sur ceux identifiés Costco.  À la sortie du terminal, qui est une vraie jungle, il ne nous faut que quelques minutes pour reconnaitre les lieux, la tour horloge du parc Saint-Martin pointe devant nous. On passe devant la gare d’autobus et de train de Retiro, nous sommes en territoire connu, mais pour ceux qui ont là leur premier aperçu de Buenos Aires, c’est décevant, presque épeurant, c’est très malpropre. Mais c’est seulement devant ces terminus, plus loin c’est beaucoup mieux.

On pique à travers le parc Saint-Martin et empruntons la Florida, la principale rue marchande et touristique de la ville. Pour un café, des toilettes propres et internet qui fonctionne, rien comme le grand M jaune. Je prends les nouvelles de la journée pendant que Françoise pitonne, à la Une : une dévaluation du peso argentin de 23% en janvier qui entraine une inflation des prix spectaculaire, 20% de plus pour la viande et 50% de plus pour les médicaments. Et pour compliquer la situation, Christina est encore malade, gravement ?

Le cours du peso dans les maisons de cambio est de 8 pour 1 $USD, on obtient 11,8 sur la rue, avec des billets de 50$ ou 100$, le taux atteint 12.

On se dirige vers ce qui sera notre gite à partir du 14 février, un petit dépanneur juste de l’autre côté de la rue sera bien pratique. Pour un Cabernet Sauvignon, «Fond de cave» c’est 6$, il y a des Malbec à 2,60 $ et d’autres vins à peine plus cher que l’eau. La bière Leffe est à 2,30$ la Quillnes à 1,25$ et la grosse bouteille de Stella Artois Noire à 2,45$.

Après 5 heures de marche dans la chaleur et l’humidité, on s’habituera, on revient au bateau pour faire nos valises.

Temps de faire une appréciation des 14 jours sur le Golden Princess. Nous avons vu ses endroits très intéressants que nous n’aurions jamais rejoints autrement. La cabine intérieure convenait parfaitement à nos besoins et pour le trajet effectué une cabine avec vue extérieure n’aurait pas ajouté grand-chose.

La nourriture du buffet du matin et du midi était parfaite, le café imbuvable mais le reste très bien. Les repas du soir allaient de très bien à excellents, nous y avons rencontré des gens intéressants et sympathiques pour la plupart. Les excursions offertes sont très dispendieuses et nous avons préféré prendre de longue marche aux escales visitées.

Les deux points faibles : le personnel de Princess Cruise semble assigné à la vente d’extras, on se croirait sur une plage de la République Dominicaine et le service aux joueurs de bridge pire que nul. Donc une note de B­-.

Montevideo, le 30 janvier

La porte de la ville

Tôt en avant midi on trouve un café avec internet, le «25 Resto» sur l’avenue 25 de Mayo, ce qui permet à Françoise de faire le rattrapage requis. Moi je reçois un défi de mon petit-fils, je devrais être encore capable de lui tenir tête pour quelques années au Monopoly. En essayant de déchiffrer le journal local, j’apprends que l’Uruguay a un problème démographique, les femmes de classes moyennes et fortunées ont une moyenne de 1.5 enfants, les plus pauvres avec 4.5 ne compensent pas. Comme on n’ a vu aucun foulard dans les rues, il y a peut-être là une possibilité d’échange gagnant-gagnant avec le Québec.
Ici tout est en vente, c’est des soldes de 50% et partout la liquidation totale, je présume que c’est ainsi tous les jours où des bateaux de croisières accostent. Les meilleurs spéciaux sont avec une carte de crédit, rabais supplémentaire de 15%.

On visite le musée d’El Gaucho, cette maison datant de 1896 possède un style éclectique d’influence française et italienne. En plus de nombreuses peintures et sculptures, et de la collection d’orfèvrerie créole des gauchos, notre attention est attirée par les instruments de comptabilité des banques au début de XX siècle avant que les instruments de torture modernes ne corrompent l’art  des belles écritures dans les grands livres, comme celles dans le Libro Mayor del Banco Republica datant de 1920.
Partout on retrouve des plaques rappelant l’histoire de la ville, de la période des conflits entre l’Espagne et le Portugal jusqu’aux années de la dictature militaire de 1973+. Un vieux monsieur qui a  vécu cette époque est heureux de nous aider à comprendre les écriteaux comme il est heureux aujourd’hui en comparaison avec cette époque, avec son bon travail de balayeur de rue.
On se rend jusqu’à un beau parc, la Plaza Cagancha, on atteint le monument «El Gaucho» et on revient au bateau. On passe voir l’indice Big Mac, à 9 USD, c’est cher pour l’économie locale.
Vers 5h pm on lève l’ancre une dernière fois  pour remonter le rio de la Plata jusqu’à Buenos Aires.  On mange ce soir avec des Portoricains sympathiques et une veille anglaise, non elle ne travaille pas chez Eaton, mais pleure encore la récession de Hongkong aux Chinois.

jeudi 30 janvier 2014

Montevideo, le 29 janvier

Nous retrouvons cette ville où nous sommes venus il y a deux ans. Du haut de dix-septième pont on cherche des souvenirs passés en regardant la ville de haut. Une fois sur le plancher des vaches, rien de vraiment nouveau et surprenant, c’est un pays de moutons alors j’en profite pour une tonte.
Après une marche en ville Françoise réussit à passer quelques-uns de nos derniers jours sur le blog.
Il y a 2 ans nous sommes montés en haut de cette tour

L'anbassade du Canada

Puerto Madryn, le 28 janvier

Nous sommes au meilleur endroit pour voir des centaines de milliers de pingouins venir veiller sur leurs œufs, au meilleur endroit pour voir des phoques, des loups de mers et des baleines. Si vous voulez voir une veille colonie du Pays de Galles, c’est l’endroit.
Pour la visite d’un musée paléontologique et voir des fossiles de dinosaures c’est l’endroit. Pour voir une estancia en plein milieu des dunes désertiques c’est l’endroit.
Pour relaxer sur une belle grande plage ou même pour une petite plongée pour Françoise, on y est.
C’est beau des projets mais les employés d’une poissonnerie fermée de Puerto Madryn prévoient manifester demain, ils laisseront descendre les croisiéristes mais les empêcheront de réembarquer, en tout cas c’est ce que le capitaine nous disait à 10 heures hier soir.
Nous sommes donc en mer en direction de Montevideo ou nous serons deux jours.
Dernier jour de bridge, si vous voulez savoir comment Princess Cruise traite les bridgeurs, c’est comme de la merde; que voulez-vous, en jouant au bridge on ne dépense pas.

En mer, le 27 janvier

Hier soir on soupait en compagnie d’Argentins pour qui la visite aux Islas Malvidas est pleine d’émotions, comme la majorité ils n’approuvent pas la guerre de 1982 mais considèrent que ces iles leurs appartiennent. «Nunca mass, la guerra» mais un jour espèrent t’ils les Nations Unis leurs rendront justice. Ils ramènent une pincée de terre de l’ile sur le continent, à ce rythme ce sera long, mais c’est un petit pas dans la bonne direction.
Le souper suivant est avec un couple d’Anglais et un couple d’Irlandais, le point de vue est évidemment différent même si pour les Irlandais le rêve de voir l’Angleterre mettre fin pour de bon au colonialisme est toujours réel. Rendez les Malouines, rendez l’Irlande du Nord, rendez le Labrador, gardez votre monarchie et le soleil continuera de briller.

Isla Malvinas, le 26 janvier

3 civils sont morts sur l'ile pendant le conflit (par des Anglais) au mauvais endroit au mauvais moment
Dès 7 heures le capitaine réveille les troupes qui ont mission de débarquer aujourd’hui; Françoise prend sa Cannon et après s’être ravitaillés on descend sur le pont de rassemblement. Les braves sont avertis, la résistance sera féroce et ce ne sera pas un pique-nique de rejoindre Port Stanley. Les premiers commandos embarquent sur les péniches de débarquement vers 8h15, combien reviendront? Peu avant 9h00 c’est notre tour, Françoise pense un instant à déserter, mais elle prend son courage et sa Gravol et on embarque avec une dernière pensée pour nos enfants et petits-enfants.
La résistance des éléments est imperceptible, nous attendent t’ils sur la plage? On débarque un pied, puis l’autre et nous fonçons sur Ross Road en direction de la Maison du Gouverneur; c’est là que les premières rafales nous atteignent. Heureusement on trouve refuge dans la Maison du Christ (Christchurch cathedral) le temps de rassembler nos forces. À voir les monuments et les épaves datant de 1914 on réalise qu’il n’y en aura pas de facile, puis elle a la chance d’envoyer un mot, un dernier mot qui passera par Londres avant de revenir dans le Nouveau Monde. On atteint enfin notre objectif, le Britannia House Museum, sain et sauf, on ne rapporte aucune perte du coté de 3000 envahisseurs, même pas d’engelures car un beau soleil pointe vers midi.
Dès le premier pied sur l’île on voit bien que nous sommes en Grande Bretagne, tout est propre et très British. Le nationalisme des habitants se voit partout, l’Union Jack est plus présent ici que le Fleurdelisé en pleine campagne référendaire et le souvenir du conflit de 1982 est très présent.
À qui appartient ces îles balayées par le vent, aux albatros, aux pingouins et aux moutons, çà c’est sur: chacun possède de bons arguments, ici les habitants ce sont toujours battus pour le roi et l’empire et il sera dur pour le PQ d’obtenir un meilleur résultat que 99,8% lors d’un référendum sur l’autodétermination. Mais «Las Islas Maldivas sont Argentinas», une bulle papale du XV siècle en est la base juridique incontestable.

Musée

Port Stanley


En mer, le 25 janvier


Réveil brutal par le capitaine tôt le matin, nous sommes en vue du Cap Horn et tous les photographes doivent prendre position sur un pont balayé par un vent glacial. Grâce au secours du pilote chilien embarqué pour ce dangereux passage, nous survivons au passage autour du dangereux cap et reprenons la haute mer dans l’Atlantique Sud.
C’est en début d’après-midi, plus exactement à 1h57 pm  que le destin frappe et que nous passons proche de rejoindre la longue liste des marins qui ont péris dans ces eaux glaciales.
Une tempête, non; un iceberg, non; des pirates, non; une panne de moteur, non; pire que tout ça, la catastrophe inimaginable, un désastre, la totale. La situation est pire que sur le Titanic et les minutes s’écoulent rapidement avant la fin inéluctable.
MAYDAY, MAYDAY, MAYDAY.
À l’instar des pompiers de Rio qui perdent les tuyaux et la grande échelle, ils ont perdu les planchettes ; les planchettes il nous les faut: heureusement que nous ne sommes pas sur un bateau Costa. Nous poursuivons donc notre chemin toute la nuit pour établir demain, si le temps le permet, une tête de pont sur les Islas Malvidas. 

mercredi 29 janvier 2014

Ushuaia, le 24 janvier


Les deux premières choses que l’on apprend en débarquant au bout du monde c’est que les Maldives sont occupées par des pirates anglais depuis 1833 et que leurs bateaux n’ont pas le droit d’amarrer ici.

Premier contact avec le «Cambio argentin» : Dans un musée c’est 6 pesos pour 1$, dans certains restaurants c’est 11 pesos pour 1$, chez le marchand officiel de devises c’est 7,9 mais ils ne veulent rien savoir sans nos passeports qui sont dans les mains du bateau.

Avant l’arrivée des missionnaires, les Yamana avait une vie de rêve, pas de chef, distribution égale de la nourriture entre tous selon les besoins, pas de maisons à entretenir, une barque avec un petit feu à bord et jusqu’à 4 femmes par homme et tout le monde tout nu; le rêve des hippies des années 70.
Le seul petit problème était la température, aujourd’hui il fait 13 C en plein cœur de l’été, l’hiver doit être un peu frisquet. Pendant 5000 ans ce fut le bonheur total mais les missionnaires arrivèrent en 1869, en 1907 ils fermèrent la mission: mission accomplie, il ne restait pratiquement pas de Yamana non chrétiens, en fait il ne restait presque pas d’indigènes Yamaha grâce aux bienfaits de la civilisation européenne.

Comme il fallait bien remplacer ces bons travailleurs non syndiqués, on commença la construction d’une prison en 1902. Parmi les gentils garçons qui occupèrent les 380 cellules, notons «El Mistico» ou Mateo Banks qui fut accusé du meutre de trois de ses frères, de sa belle-sœur et de 4 autres personnes et de Ricardo Royas (1882-1957) un prisonnier politique.
Pour garder tout ce beau monde, divisé en classes sociales (les meurtriers ne fréquentent pas les petits voleurs) il y avait les bleus et les verts, les bleus étaient en étroit contact avec les «presidios» alors que les verts armés surveillaient de loin. Finalement le bon président Perron, le chum d’Évita Duarte,  ferma la place et la transforma en base navale. Grand humaniste ou grand prévoyant qui n’aimait pas le fret?

L’été Ushuaia est une jolie petite ville très fleurie, qui vit des bateaux de croisières et des expéditions vers l’Antarctique, l’hiver ????

jeudi 23 janvier 2014

Punta Arenas, le 23 janvier

Nous sommes au cœur de l’été austral, et par une belle journée ensoleillé la faune locale s’habille comme lors d’une belle journée de novembre, pas surprenant nous sommes à la porte de l’Antarctique à environ 1000 km d’ici, d’ailleurs plus de 62% du territoire chilien est en Antarctique.
Au premier coup d’œil on voit bien que cette ville fut jadis prospère et qu’elle est encore bien portante. Au début ce sont tous les navires contournant le Cap Horn qui s’y arrêtaient, puis ce sont les moutons qui ont assurés sa prospérité, les touristes et le pétrole sont les éléments du dernier boum économique.
La ville fondée en 1848 comprend 25% de sa population d’origine croate. Parmi les visiteurs du passé, le Dr. Baptiste Charcot à bord du «Pourquoi pas».
Après une visite de la place centrale, on se rend au cimetière ou repose entre autres  Mme Sara Braun dans son dernier palace, on visite ensuite sa résidence antérieure bâtie en 1895. À regarder la maison et le portrait de la veuve de M. Jose Nogueira, elle devait être des plus populaires. Sa voisine, la veuve du roi de la Patagonie, Don Jose Merendez  devait elle  aussi faire partie de la belle société australe.
Le premier touriste européen en 1520 s’appelait Magellan, suivi entre autres de Francis Drake en 1578. Si c’est deux-là ont fait le tour du Cap, beaucoup de navires ont fait naufrage dans le détroit de Magellan. Dans deux jours on connaîtra notre sort.

Françoise trouve dans le Musée maritime, tout l’équipement requis pour une petite plongée mais elle craint la température de l’eau qui convient plus aux pingouins.

En mer, les 21 &22 janvier

Dans la nuit nous avons commencé à sentir que nous étions sur un bateau en haute mer avec des vaques de 4 à 7 pieds. Il y avait eu une démonstration de tango la veille, à regarder le monde marcher il semble que plusieurs le pratiquent aujourd’hui. En après-midi on dirige le duplicata, six tables et les gens semblent apprécier l’aide qu’on apporte en remplacement du directeur assigné qui n’avait pas, semble-t-il rempli toutes les formalités requises. Chaque soir, en plus des nombreuses boutiques, il y a des ventes de trottoir sur un pont intérieur, la pêche semble bonne.


Le 22 le capitaine nous réveille à 6h du matin, pour regarder le glacier Armalia qui se jette dans le fjord que le navire a emprunté dans la nuit, il fait environ 3C, pas chaud sur le pont. Puis on reprend notre route  en sortant du fjord pour regagner le Pacifique. En après-midi c’est un deuxième duplicata de 6 tables que l’on dirige.

Puerto Mott, le 20 janvier

On débarque dans cette petite ville, assez pauvre mais qui possède quelques points d’intérêts. L’immigration allemande qui commença vers 1852 à fortement influencé l’architecture des plus anciennes constructions de la ville. 
La cathédrale est bâtie tout en bois local fut érigée entre 1856 et 1896, l’église de Jésuites avec des cloches venant d’Autriche date de 1872, ce sont des constructions simples qui dénotent que nous ne sommes pas dans un secteur riche. La langue du coin est l’espagnol mais plusieurs parlent aussi le Mapudugun .
Église des Jésuites

Puerto Varas

Église Luthérienne
Nous prenons un bus local pour la petite ville de Puerto Varas, à 25 km qui est beaucoup plus jolie, sur le bord du lac Llanquihue c’est un peu le Saint Sauveur du coin. Beaucoup d’hôtels assez luxueux. Le style allemand ressort plus ici dans cette ville touristique.

En mer, le 19 janvier

Photos du bateau
Eh oui, nous sommes en mer, avec les bonnes informations l’embarquement fut très facile et dès 1h pm nous étions installés dans notre petite mais confortable cabine. 
La première journée en mer commence tard, après un gros déjeuner puis un peu d’exercices, un petit diner, suivi de la session de bridge; il n’y a pas de directeur alors je devrai peut-être mettre fin à ma retraite et prendre l’horaire des Philippins, Péruviens ou Indiens travaillants sur le bateau. Sept heures du matin à 11 heures du soir, sept jours par semaine, huit mois sans congé; il est temps d’amener les unions ici, même s’ils ont un bon boss et une job steady.
Pour la première fois depuis des années je sors la corde qu’on accroche au coup des esclaves, soirée du capitaine oblige. Encore trop de bouffe et c’est le temps du dodo. 
Ce funiculaire est présentement en arrêt car la cabine est tombée lors de l'entretien