Revenons sur l’histoire
du caporal Gamini Khularatha, elle explique bien les sentiments de la majorité
cingalaise et les divisions profondes au Sri Lanka.
En 1991, le sixième
bataillon Sri Lanka Sinha Regiment était complètement encerclé par les forces
des Tigres Tamoules et ravitaillé seulement par des hélicoptères venant de Palali.
Leur mission était de protéger l’étroite bande de terre reliant la péninsule de
Jaffna au reste du pays, position hyper-stratégique.
Le chef du LTTE décida
que la capture de cette base serait la mère de toutes les batailles. Une
attaque massive de 5 000 hommes venant des provinces du nord et de l’est commença.
Des canons anti aériens empêchaient le ravitaillement aérien.
Les vaillants soldats
du 6e bataillon résistaient mais, les pertes étaient lourdes, devant
un ennemi avec une grande supériorité numérique.
Le 13 juillet la
première ligne de défense du camp était tombé et les troupes cingalaises se
replièrent sur un point fort. Les terroristes convertirent un immense Bulldozer
Caterpillar en tank et foncèrent sur la ligne Saltern pour pénétrer dans le
camp retranché. Un premier périmètre fit percé et l’engin fonçait toujours.
Dans un bunker le Lance Caporal Gamini Kularathna (26 ans) prit son fusil d’assaut
et, une grenade dans chaque main, demandant au soldat Roel de le couvrir.
Il fonça vers le
bulldozer et fut atteint de plusieurs balles, il parvint quand même à escalader
l’arrière de l’engin et de tirer ses grenades pour tuer les quatre occupants du
véhicule qui étaient enchainés dans une mission suicide.
Les soldats du 6e
bataillon contre-attaquèrent et sécurisèrent le périmètre. Ils trouvèrent le
corps de leur camarade criblé de balles et le combat continua pendant 18 jours.
Du rendort amphibie débarqua alors à 12
km et mit fin au combat. Son commandant le proposa alors pour la Parana Weera
Vibushanaya, la plus haute décoration possible.
Sans son geste héroïque,
le bulldozer rempli d’explosifs aurait causé la mort de près de 600 soldats et
la perte de cette importante position.
Il y a deux ans un
mémorial fut érigé sur l’A-9 juste avant Elephant Pass, les cingalais viennent
s’y recueillir.
Combien de victimes
innocentes doivent périr pour établir un héros, comment les tamils voient--ils cela.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire