dimanche 13 août 2017

Tallinn, le 13 août


Même s’il y a du monde ici depuis plus de 1300 ans, l’histoire moderne commence au XIII alors que le pays était aux frontières de la chrétienté. Le pape organisa alors une croisade. Allemand et danois assurèrent le salut des âmes païennes.

Les deux villes médiévales, la basse des marchands et la haute de l’aristocratie furent construites entourés chacune de murailles et de 45 tours. Le soir les portes fermaient entre les deux villes.
Vingt-deux subsistent encore. Il en est de même pour le plan des rues du centre-ville toujours sur le modèle original.

En 1233, la population fatiguée de la présence allemande écrivit au pape, un immense massacre suivit. Se réfugier dans l’église Tere Tulemast ne sauva personne. En 1422, sur la place centrale, ouvrit une pharmacie encore active aujourd’hui et qui resta dans la famille du fondateur pendant des générations.
 
L’Estonie fut ensuite sous domination germanique pendant le XV et le XVI. Construite entre 1549 et 1625, l’église St-Olaf, nommé en souvenir d’un saint roi norvégien fut longtemps le plus haut bâtiment d’Europe.

C’est le tsar Yvan le Terrible qui mit fin à cette domination. Après une courte domination Suédoise, la Russie reprit le contrôle jusqu’au 24 février 1918.

Pendant l’occupation Russe la Grande Catherine se fit construire deux palais, un est actuellement le parlement estonien Il fonctionne sous un régime proportionnel avec six parties dont trois au gouvernement.


Avant la fin du régime des tsars, ils firent construire une immense cathédrale pour marquer leur présence. Alexander Nevsky. Sa construction était à des fins essentiellement politique. Sous le régime soviétique elle échappa de peu aux pics des démolisseurs.


Avec les Allemands empêtrés dans la première guerre et les Russes occupés à se révolter et à s’entre tuer, les élites locales eurent une idée farfelue: être indépendant. La première Estonie libre dura une journée, les Allemands revinrent. La guerre d’indépendance commença et en 1920, un traité fut fait avec la Russie. La grosse majorité des Estoniens étaient en faveur.
 
La suite de l’histoire, la deuxième guerre est connue, les estoniens accueillirent les Allemands en libérateur, mais ils retombèrent sous le joug soviétique. Le KGB y installa une maison de détention prélude à des jours meilleurs en Sibérie ou dans l’au-delà.



Ce n’est qu’en 1991 avec la révolution chantante que l’Estonie retrouva son indépendance.

En 2009, sur la place de la Libération, alors un parking, une colonne à la liberté fut érigée. Construite avec du verre tchèque pour quatre fois le prix prévu (8 millions d’euros) elle est très controversée, surtout qu’elle craque en hiver et vire au rose sous l’attaque des bactéries.


Le dernier conflit en date, la guerre du sapin de Noel fut résolu pacifiquement avec la Litanie après quatre ans de pourparlers.

Ayant toujours vécu sous domination étrangère, Allemands, Russes, Danois, la petite population (1,400,000-Estonie) est marquée par son histoire.

Les Estoniens de souche parlent l’estonien, une langue finno-ougrienne ayant des ascendances communes avec le finlandais et le hongrois. Langue complexe sans masculin ni féminin et sans le temps futur, pas d’articles non plus mais 14 temps. Elle s’écrit avec l’alphabet romain. Jusqu’à l’indépendance cette langue était celle du bas peuple pauvre, les rares élites s’assimilant avec la langue étrangère dominante. Dans le pays ils représentent 68% de la population. La grosse minorité, 26% est russe. Les deux sociétés vivent chacune de leur côté, deux solitudes n’ayant aucune sympathie pour l’autre, même si pour les jeunes, les choses changent. Seul la ville de Tallin est bilingue avec 40 %de russophobes. Les Russes ne sont généralement pas citoyens et ne peuvent voter qu’aux élections locales. Il faut parler estonien pour devenir citoyen ou être né ici.

Les Estoniens, historiquement luthérien, sont très peu religieux, seul 1% pratique. Du côté russe l’attachement religieux est plus fort comme nous l’avons vu dans la vieille église de bois orthodoxe construite en 1721 et qui tombe en ruines. Si peu religieux, ils sont très superstitieux et la médecine alternative est très populaire.


Relent du KGB ou autre, les gens sont peu sociables et communicatifs. Les bons voisins sont loin, en ville on ne se parle pas ou presque. Ceci ne les empêche pas d’être serviable au besoin, mais s’ils n’ont rien à dire…..

Malheureusement le niveau d’alcoolisme et de suicide sont très élevés.


Coté économique, ce fut le chaos avec la chute du socialisme. Bas salaire, crime, mafia. Au début du XXI les choses s’améliorèrent, sans ressources naturelles autres que le bois, c’est avec l’informatique et la nouvelle économie que les E-Citizen estonien partent à la conquête du monde. Skype, et bien c’est Estonien. Société sans bureaucratie, les jeunes fondent une compagnie en deux heures en pitonnant leur téléphone. Un jour ils regretteront Oncle Joe.


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