Les pilotes de bombardiers anglais et américains ne
connaissaient probablement pas l’endroit par son nom. Ce n’est qu’un petit
quartier de la ville de Rostock au bord de la Baltique.
Mais remontons dans le temps. Il a plus de 800 ans les
Celtes construisaient des cités médiévales et étendaient leur influence dans
tout le bassin de la Baltique jusqu’à Londres et même au Portugal. Il reste de
l’époque les vestiges des murailles entourant la ville et quelques grandes
portes d’entrée.
Construite vers 1230, une immense cathédrale,
Sainte-Marie, abrite une horloge astronomique depuis 1472. En plus de l’heure
elle indique les signes du zodiaque et les phases de la lune. Mais son
calendrier devra être remplacé, il se termine fin 2017.
En 1270 une reine danoise repentante fit construire un
couvent, il reste de l’époque les murs d’une brasserie. Industrie de plus
importantes considérant que l’eau potable n’était pas disponible. Même les
enfants buvaient la 0,5 de l’époque. Le troisième enfant de chaque famille
devait entrer en religion mais seulement ceux de la classe moyenne pouvaient se
payer le luxe d’entrer dans un couvent renfermant un morceau de la
Sainte-Croix.
La plus vieille université autour de la Baltique
s’installa ici en 1419 le bâtiment actuel date de 1867 et est de style
renaissance italienne. Quatre statues de femmes rappellent les facultés
indispensables d’une université : médecine, droit, philosophie et
théologie.
Dès 1520 les idées de la réforme religieuse se
répandirent dans la région et Rostock se convertit officiellement au
protestantisme en 1531. Encore aujourd’hui c’est un important endroit pour
commencer ou terminer un pèlerinage. Napoléon passa par ici et une statue rappelle un héros
local le boutant dehors.
En 1850 un important chantier naval, Neptune, s’installa
au bord du fleuve. En excursion on croise un immense voilier, le Sedow, battant
pavillon russe. Mais il fut construit ici en 1922 et cédé à l’URSS en
réparations de dommages de guerre.
En 1932 c’est l’usine d’avions Henkel qui commença à
construire des avions de chasse pendant que des sous-marins sortaient des
chantiers Neptune. Facile de comprendre pourquoi la ville fut détruite à plus
de 50 % pendant la guerre.
Commence ensuite le merveilleux régime démocratique de
la RDA. On construit des habitations préfabriquées en blocs de bétons possédant
chacune leur toilette. En amour ou pas, on se mariait pour en obtenir un et on
trouvait un emploi aux chantiers maritimes Neptune employant plus de 6 000
personnes. Les prix étaient les mêmes partout dans le paradis socialisme, pas
de bargain, mais pas cher s’il y avait quelque chose à vendre. Au centre-ville
(1980), un groupement de statues de gens nus rappelait la grande liberté dont
jouissait la population est-allemande.
Toute bonne chose à une fin, une erreur de
prononciation d’un journaliste radiophonique laissa croire au peuple qu’il
pouvait aller constater de lui-même la misère de l’ouest du pays. Le mur de
Berlin tomba….
Les superbes cheminées des fours au charbon de 54
mètres de haut crachant leur beau panache de fumée sont remplacées par
d’affreuses éoliennes de la compagnie Nordex qui exporte ces horreurs aux
quatre coins du monde. Les ferrys transportent des trains entiers vers la Suède
et d’autres navires amènent vers l’intérieur du pays le bois de Finlande et de
la Russie. D’immenses tas de ferrailles bordent les rives du fleuve et
reviendront bientôt sous forme de Toyota, Nissan, Hyundai etc.
Au lieu des superbes beaux blocs de béton, on
construit au bord du fleuve de petites résidences secondaires valant plus de 1
million d’Euros. Même les beaux immeubles socialistes sont infectés par une
vermine ayant récemment touché l’Europe. Hélas ils sont en béton et on ne peut
y mettre le feu.
Le grand chantier maritime ne compte plus que 450
employés (au lieu de 6000+). Les jeunes ne se marient plus pour avoir un
logement. Les jeunes hommes cajolent leur auto et les filles embellissent leur
appartement. Des ambassade américaine (McDo) se retrouve partout et
les ambassadeurs suédois emplissent les foyers (IKEA).
Aujourd’hui c’est un grand festival maritime et de
grands voiliers de partout dans le monde remontent de la Baltique vers le
centre-ville de Rostock. Comme nous, plus de 1 million de personnes envahissent
les rues.
La petite ville de Warnemünde où le Regal Princess est
ancré est une belle petite ville balnéaire. On se croirait dans une petite ville
américaine en bord de mer. On visite l’église luthérienne datant de 1871 renfermant
un autel gothique de 1475 et je me trempe un orteil dans une eau très froide.
Pour oublier le paradis perdu, la jeunesse boit et
emplit bars et restaurants.
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