mardi 25 mars 2014

Potrero de los Funes, le 21 mars

Les gens se préparent pour la soirée
Les rues de la banlieue
Début d’automne, ce ne sera pas chaud ce soir sur «El sambodromo», pour se mettre en train une bonne marche entre les sorties 14 et 5 de  la piste de course. À l’extérieur de la piste de beaux petits quartiers résidentiels très tranquilles, des chalets et des chiens, beaucoup de chiens.
On dine à la parilla Las Golondrinas et on vient se reposer pour la soirée.

Carnaval assez différent du précédent, la première partie est un défilé des habitants des divers quartiers de San Luis, des gens de tout âge dans divers types de costumes, au Québec on crierait au meurtre devant le sexisme des jeunes adolescentes, mais ici, pays très prudes, les barrières tombent quand c’est carnaval.

La deuxième partie avec un char allégorique et la présence des brésiliens, s’approche un peu plus de ce qu’on attendait, mais les plumes et les costumes semblent sortir du dolorama local. Vers minuit le froid me fait rentrer au gîte, Françoise, Michel et Jocelyne suivront une heure plus tard devant la température et la longue journée de voyage demain. 



Texte de Michel
Aujourd’hui c’est l’anniversaire de Jocelyne. Anniversaire particulièrement important puisqu’elle atteint le seuil vénérable et rentable des 65 ans donnant droit à la Sécurité de la vieillesse. Un beau chèque chaque mois, à dépenser à sa guise. Merci, M. Harper !
Jocelyne avait émis le désir que sa journée soit mémorable. Et mémorable elle fût comme le démontrent les propos ci-après.
Nous partîmes de bon matin de notre gîte en montagne à Potrero del Funes pour nous diriger vers une station thermale située selon les informations reçues à une trentaine de minutes de route. Nous mettrons presque deux heures, ayant pris le mauvais embranchement au départ (à notre décharge il faut dire que les informations routières étaient minimalistes sinon inexistantes). Après deux arrêts pour demander notre chemin, dont un à la gendarmerie où une gentille policière m’indique la route à suivre, nous arrivons finalement à destination. Nous nous informons pour la station thermale.  Oui, vous êtes au bon endroit mais la station est fermée en ce moment!  On nous dirige vers la station municipale.  On jette un coup d’œil et rapidement on s’entend pour éviter ce qui a tout l’air d’un lupanar bon marché (une chambrette avec bain de sources chaudes et un lit double à la propreté plus que douteuse, mais c’était pas cher !!).  On ressort de là et un bon samaritain nous indique qu’il y a un hôtel dans la rue suivante qui offre des services de station thermale. Va pour l’hôtel.  Même principe : mais avec en plus piscines extérieures chaude (37 degrés) et tiède. Par contre, c’est beaucoup plus cher (15$ par  personne par rapport à 2$ au bordel municipal).
Après avoir profité des installations thermales, on se dirige vers la salle à manger. Nous sommes seuls au début, puis arrive une dame (Fabianna) avec son mari. Elle nous entend parler français, alors elle nous souhaite la bienvenue en français et engage la conversation. Ce qui plaît beaucoup à Jocelyne, qui a enfin quelqu’un à qui parler. Entretemps, un autre couple arrive et s’installe.
Au cours de la conversation, Jocelyne mentionne que c’est son anniversaire. Alors Fabianna, ne fait ni une ni deux et propose un toast à sa santé. L’autre couple et le personnel se joignent à la fête et le party démarre.
On dîne en éclusant une bouteille de bon vin. Une fois la bouteille terminée, une deuxième apparaît, compliment de la maison.  Jocelyne est toute gaillarde et émoustillée et s’essaie même en espagnol.  Fabianna nous facilite grandement les choses en traduisant lorsque nécessaire. On termine le repas avec le dessert national : gelées de fruit sur une tranche de fromage. Vraiment délicieux! En tout cas, ma douce à tout l’air d’apprécier.

Au cours de la conversation,  on s’informe sur la route à suivre pour rentrer à Potrero de Funes où nous attend le carnaval. Le deuxième couple (Roberto ancien pilote d’avion et sa conjointe Lilianna, professeur de beaux-arts) nous indiquent qu’ils viennent  au carnaval et que nous n’aurons qu’à les suivre. Par contre avant, tradition argentinienne oblige, il faut faire la sieste. Ce que nous acceptons avec plaisir, compte tenu nos moultes libations. Mais avant, ils insistent pour nous initier au maté, la tisane aux herbes locales dont raffolent les argentins. On repartira avec un sac de 1 kilo d’herbes à maté, compliment du propriétaire de l’hôtel, et un nécessaire à maté que Roberto offre à Jocelyne.
Après la sieste, retour à la cabana et direction carnaval.  À 21h30, on rejoint finalement Françoise et Richard qui nous espéraient avec une inquiétude grandissante.   Nous avons des billets VIP, donnant droit à une table dans la première rangée avec nourriture et boisson à volonté. Le spectacle est continu et c’est à qui rivaliseraient pour les plus beaux costumes, souvent minimalistes quand les filles sont belles  et jeunes, et les chorégraphies les plus complexes.
 Le temps passe joyeusement mais la nourriture arrive au compte-goutte et comme le temps est très frais  nous commençons à avoir sérieusement froid.  À une heure du matin, on abdique et on lève les voiles.  Les plats commençaient enfin à arriver mais nous étions tous trop crevés pour rester davantage et surtout bouffer à une heure aussi tardive.  Mais pour les argentins la fête ne faisait que commencer et se poursuivra jusqu’à 5 h. du matin. De joyeux lurons ces argentins!
Nous, fatigués avec une très longue journée dans nos vieilles carcasses, on  rentre sagement à la maison et en moins de deux, Jocelyne est dans les bras de Morphée, un immense sourire de contentement sur la figure. 
L’arrivée de ses 65 ans aura été soulignée de mémorable façon. 

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