Notre hôtel |
Don Quichotte disait : VALE UN POTOSI, encore aujourd’hui
il a raison, ça vaut vraiment le coup de venir à Potosi, ville coloniale où se mêle
richesse inouïe passée, pauvreté actuelle et richesse historique sans fin.
Superbe ville à visiter, avec une bonne infrastructure touristique, tel l’hôtel
Colonial où nous sommes, l’agence Amigos de Bolivia avec laquelle nous avons
fait affaire et le restaurant El Menson où nous sommes retournés ce soir. www.amigosdeboliviatours.com.bo
Visite guidée de la ville et des abords des mines, mais où
est donc la CSST.
Histoire
Potosi fut officiellement fondée le 1 avril 1545 par les
Espagnols pour exploiter les richesses d’argent du Cero Rico : La montagne
Riche. Potosi veut dire sort de l’eau, des sources d’eau légèrement salées
sortent de la terre – 1810 début de la révolte des travailleurs des mines – les
troupes argentaines pillent la ville mais aident pour l’indépendance en 1825.
À l’époque coloniale au 18ème siècle Potosi était
aussi importante que Londres et Paris. Potosi fut la source d’argent qui inonda
l’Europe, la théorie créditiste à son meilleure. Geneviève et nos amis économistes
connaissent-ils le physiocrate Quesnay.
1952 nationatisation des mines en Bolivie, il y a alors
environ 20 000 mineurs à Potosie. - 1980 fermeture des mines, l’étain n’est plus rentable
remplacé par le plastic pour les contenants.
- 1985 création d’une coopérative minière,
Aujourd’hui on exploite 80% de zinc, de l’argent, du plomb
et de l’étain. Il y a actuellement 10 000
hommes qui travaillent dans les mines, 10 000 dans les secteurs
connexes. Comme les familles ont entre 5
et 10 enfants, on peut dire 80% de la population de 200 000 habitants vit
du secteur minier.
La vie dans les mines aujourd’hui
On commence officiellement à travailler dans les mines à 18
ans. En réalité dès l’âge de 13 ans les
garçons vont aider le jour et vont à l’école le soir. Après 15 ans de travail 50% de la capacité
pulmonaire est perdue.
Il y a 3 classes de mineurs, 1ière, 2ième
et occasionnelle. Le mineur bolivien est
révolutinaire, quand il se fâche la police se tasse. Les mineurs (catholiques)
vénèrent le diable et pacha mana (la mère terre) à qui ils font des
offrandes. Il n’y a pas de femmes de
mineurs dans les mines, ça porte malheur, les femmes touristes sont admises.
Chaque matin, les mineurs vont acheter les feuilles de coca,
du cola, 3 batons de dynamite, des mèches, du nitrate, des cigarettes et de l’alcool
à 90%. Le travail se fait en équipe dans
les 90 entrées encore actives, il y en a déjà eu 500.
Juste à regarder un trou d’entrée dans la mine et à y voir
sortir un groupe d’hommes poussant un chariot, on voit que les conditions sont
inhumaines. La CSST on ne connait
pas. Il y a quand même peu d’accidents
mortels, surtout causés par l’ivresse et l’inexpérience.
Vie dans les mines à l’époque coloniale
Si c’est dur aujourd’hui, on peut imaginer ce que c’était à
l’époque, 6 000 000 d’indiens et de noirs y périrent. Comme
nourriture des feuilles de coca vendues par l’exploiteur espagnol. Au 17ième siècle on amena des
noirs mais ils ne pouvaient supporter le travail dans les mines. Chaque année
au moins 10 000 indiens mouraient dans les mines.
Salaires, assurances, retraites
Ce sont les 3 choses que les syndicats américains négocient.
Le salaire moyen en Bolivie est 2 000 BS (environ 300$) par mois. Le
revenu d’un mineur est d’environ 2 800 par mois, un adolescent dans la
mine fait 200 BS par jour (mais il n’a pas le droit d’être là avant 18 ans). Un
mineur peut cotiser à un fond d’assurances et de retraite. Après 15 ans de
travail en majorité, il est fini… Sa retraite après 15 sera de 800 BS par mois
qui est le salaire minimum en Bolivie.
À Potosi aujourd’hui 70% de la population est pauvre. Les
autres sont dans la classe moyenne et il y très peu de riches. Un policier avec un salaire de 1 800BS
est pauvre ou dans la classe moyenne selon son niveau de corruption.
Société de Potosi
Depuis l’époque coloniale il y a un quartier indien et un
espagnol. À l’époque coloniale pour 10
hommes espagnols il y avait une femme espagnole, ce qui amenait de nombreux
duels et évidemment un métissage important (60 de métis en Bolivie). Il y a peu de noirs à Potosi, après l’indépendance,
ils se sont concentrés dans une ville près de La Paz,
C'était la place pour les duels |
La corruption élevée en Bolivie comme partout en Amérique du
Sud serait un héritage des Espagnols. La population est catholique à 80% mais
pratiquante à 30%. C’est un mélange de christianise avec des croyances Incas. À
Potosi il y a 14 000 à 15 000 étudiants universitaires dont 2 000
dans l’université privé. En principe la santé est gratuite avec beaucoup d’exception.
Les travailleurs du secteur santé médecins compris travaillent 6 heures par
jour, 1 jour sur 2, mais le gouvernement veut 8 heures par jour, alors on les a
vus manifester dans les rues.
Ville de Potosi
Aujourd’hui, 2 avril on assiste à la parade des étudiants de
l’école du 1er Avril. Le 1er avril est la date de la
fondation de la ville. La place centrale est fabuleuse et témoigne de la
richesse passée. Il y a beaucoup de très belles églises mais malheureusement
fermées sauf le dimanche pour la messe.
Nous pouvons visiter l’église Jérusalem
(Jésuite) ouverte pour une messe pour l’anniversaire d’un défunt. Nous pouvons
voir la façade l’église St-Laurent, plus belle façade baroque de la Bolivie.
4 commentaires:
Grand-maman j'ai un travail à faire sur le désert de sel en Bolivie pour l'école. J'ai besoin de savoir quels animaux vivent là-bas et la température.
Vincent
Bonjour Vincent
Dans le désert de sel de la Bolivie (le plus grand désert de sel au monde) je n’ai vu qu’un petit insecte mort. Dans le sud Lipez, il y a beaucoup de volcans, des déserts de sable, roches, terre, lagunes de toutes les couleurs, canyons. Je suis allée à 5 000 m, il y a des sources sulfureuses mais pas d’animaux, dans les les lagunes il y a des 3 sortes de flamants, mais pas de poissons, un peu plus bas on peut voir 2 sortes de lamas, des viscachas (genre de lapin)et des oiseaux.
Je garde cet article en réserve pour quand les gars seront à l'école et qu'ils ne voudront pas étudier: je les menacerai de les envoyer travailler dans les mines en Bolivie (je suis certaine que ça sera toujours aussi mauvais dans 10 ans).
Oui ces mines de Bolivie et leurs travailleurs "minés" par le manque de conditions élémentaires ! Je comprends Françoise et ses envies d'étudier le droit.....Ses yeux doivent voir bien des situations qui irritent son sens de la justice et de l'humanité !!! Jamais facile de voir les autres souffrir et être maltraités....
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