En cette fin d’automne la petite ville de Kusadasi se prépare à hiverner, de l’affluence des touristes européens venant profités de ses plages avoisinantes et des bateaux de croisières il ne restera que
95 000 habitants qui attendront le début de la prochaine saison en avril prochain en tissant des tapis pour les prochains visiteurs. La température tombera de 40C à 5C, chanceux comme toujours, il fait un beau 22C lors de notre passage.
Mais il y a
deux mille ans, la mer avançait d’environ deux milles vers l’intérieur et le
plus important port de l’Asie mineure y prospérait. C’est ici que les routes
commerciales de l’Asie, comme la route de la soie partant de Chine,
aboutissaient pour que les marchandises transitent par le port d’Éphèse.
A l’époque
Romaine une ville de plus de 250 000 habitants y tenait place. Il ne reste que
des veilles pierres et des restaurations partielles, mais la bibliothèque Celsus
et le grand théâtre de 25 000 places donnent, avec beaucoup d’imagination, une
idée de la richesse passée. L’ensablement graduel du port et les tremblements
de terre ont mis fin à la quatrième version de la ville qui fut abandonnée.
En ces
temps-là, on arrêta, jugea et condamna en Asie Mineure un présumé anarchiste
qui demanda à un de ses amis de prendre soin de sa mère; ils vinrent s’établir
dans le coin et y finirent leurs jours. À regarder la modeste demeure de la
dame, on peut présumer que les droits d’auteurs ne rapportaient pas beaucoup à
l’époque, l’ami en question était pourtant un des quatre écrivains qui sera le plus publié pour
les deux millénaires suivant. Au VI siècle l’empereur Justinien fit construire
une église pas loin de là où reposerait les restes jamais retrouvés de
l’écrivain. Si vous voulez plus de détails sur cette femme, lisez le Coran, on
parle d’elle et de son fils.
La maison de Marie |
Un peu plus
tard, après avoir pris une débarque de cheval dans le coin de Damas, un autre
révolutionnaire vint contester l’ordre établi, il voulut prêcher la révolution
dans le grand théâtre mais dû se contenter de la principale place d’affaire près
du port; il dû donc lui aussi prendre la plume et écrire une lettre aux
Éphésiens; le temple d’Artémis qu’il contestait était pourtant une des sept
merveilles du monde, aujourd’hui il n’en reste qu’une modeste colonne.
Les
différends religieux et politiques ne datent pas d’hier, aujourd’hui (selon
notre guide) 85% de la population Turque est de confession musulmane mais
seulement environ 20% de ceux-ci sont pratiquants, elle invite le 1%
d’intégristes à aller voir ailleurs, comme au Canada où ils seront accueillis
avec tous les droits et privilèges possibles. Le reste comprend des chrétiens
de différentes Églises et des Juifs, cette communauté venant d’Espagne au temps
des persécutions religieuses parle encore l’espagnol comme langue à la maison.
La grande chance de la Turquie c’est que
sa population ne comprend rien au charabia des imans (en arabe et ne peut lire
le Coran que dans une traduction.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire