On dit que les saumons remontent toujours le même rio. L’endroit loué à Buenos Aires est la porte voisine de notre premier logement il y a 10 ans, mais remonter un rio, se fait à contre -courant.
On quitte un reste de réputation internationale sur le bord
du Paraná et on grimpe avec sacs et valises vers la haute-ville pour rejoindre
le terminus sous une forte chaleur et humidité. À 20h50, le bus arrive, bien,
mais pas à la hauteur de nos souvenirs, pas de petits cocktails de réception,
et le dodo se fera entre cama et demi-cama. Les deux premières heures on avance
environ de 10 kilomètres.
Le trafic d’Encarnacion, ce dimanche soir, pour rejoindre el puente internacional San Roque Gonzalez de Santa Cruz, long de 2 550 mètres est infernal. Ajoutons les longues procédures des douanes paraguayennes et argentines.
Au Paraguay tout près de la frontière des centaines de magasins permettent aux Argentins d'acheter à moindre prix |
Toujours de longues files d'attente des 2 côtés de la frontière |
La campagne avec ses boeufs |
Enfin après deux heures, on roule en Argentine vers la capitale
fédérale. Un peu plus de 13 heures plus tard, on arrive enfin au gigantesque
terminal de Retiro. Il pleut un peu, mais on retrouve nos repères, c’est notre
quatrième séjour ici. Enfin on arrive.
Des ascenseurs que je ne maitrise pas, des serrures moyenâgeuses
qui nous font sacrer, une lettre indéchiffrable dans un mot de passe WI-FI, une
télévision trop intelligente pour nous, sont au nombre des irritants. Faut dire
qu’avec la fatigue tout est complexe.
Pour changer les billets de l’oncle Sam pour des dineros,
rien de tel que la calle Florida, mais on cherche un peu une casa de cambio,
même si on entend sans cesse crier ce mot. Lourde procédure bureaucratique,
mais enfin on peut chercher un resto pour emplir nos ventres vides. Si le
dollar est bleu, les prix nous semblent de la même couleur, Nos cerveaux
fatigués peinent à trouver une façon simple d’évaluer les prix. Si au Paraguay
c’était 1 pour 5000, ici ce sera 5 pour 1000.
À côté du Paraguay, Buenos Aires est une cathédrale. Ce doit
être celle de Notre-Dame de Paris, à deux pas de notre logement c’est la calle
Esmeralda et si les habitants fréquentent café et pâtisseries fines, les sans-le-sou
longent les majestueuses résidences en faisant les poubelles pour survivre. De
quoi on se plaint ?
Si en l’an 1000 Quasimodo disait que le monde est injuste,
1022 ans plus tard rien n’a vraiment changé. Si en l’an 1000 à Florence, on
disait que la terre était ronde, certains disent encore aujourd’hui qu’elle est
plate et que la Covid est une invention de Bill Gates.
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