samedi 22 novembre 2025

Buenos Aires, le 23 novembre

Le soleil revient enfin et nous faisons une petite excursion vers Puerto Madero, quartier moderne et huppé, situé entre le canal où attendent les yachts de la classe moyenne argentine et la Costanera du Río de la Plata.

Ancien quartier portuaire qui a conservé ses immenses grues en souvenir, c’est aujourd’hui l’endroit le plus cher d’Amérique latine.

Nous bifurquons ensuite vers San Telmo, quartier qui a connu un destin inverse. Autrefois riche, il fut déserté en 1871, lorsque l’épidémie de fièvre jaune incita la population aisée à partir.

Aujourd’hui, c’est l’un des plus vieux quartiers de Buenos Aires, populaire dans les deux sens du mot. Le dimanche surtout, il est envahi par les touristes visitant la foire de la calle Defensa et la Plaza Dorrego.

Le café La Poesía, où nous aimons nous arrêter, est lui aussi victime de sa bonne réputation. Il est bondé et une petite attente est nécessaire pour y entrer.

Le dimanche n’est certes pas le meilleur moment pour profiter de l’ambiance bohème du lieu, mais l’endroit reste charmant.

















"La Conquista del Desierto": de la Pampa jusqu’au río Negro, lors de la guerre du Désert (1879-1880), conduite par le général et futur président Julio Argentino Roca.

Roca, à la tête d'une puissante armée, moderne et bien entraînée, parvint à soumettre la Patagonie en venant à bout de la résistance des peuples de l'ethnie mapuche, causant un très grand nombre de victimes. Les soldats recevaient une prime par paire de testicules qu’ils rapportaient de leur «chasse aux Indiens». On estime que la guerre fut la cause directe de la mort de plus de 20 000 autochtones non combattants (femmes, enfants et vieillards). De plus, quelque 10 000 autres furent emprisonnées, dont 3000 déportés à Buenos Aires, où on les sépara par sexe afin d'empêcher qu'ils puissent procréer des enfants.

La «Conquête du désert» fut mise en route pour exterminer les peuples autochtones (Mapuches) et non pour mater les groupes violents d'autochtones qui refusaient de se laisser assimiler par la «civilisation occidentale». Le général Roca croyait que la seule solution contre la menace causée par les peuples indigènes était de les anéantir, les soumettre ou les expulser. L'objectif important pour Roca ne concernait aucunement le sort des autochtones, car c'étaient les millions d'hectares «récupérés» des habitants d'origine et le prestige politique militaire qui en résultait. D'ailleurs, le général Roca fut même appelé le "Conquistador del Desierto".

C’est ainsi que l'Argentine acquit de nouvelles grandes étendues de terres pour le pâturage et l’agriculture. Le 13 juin 1880, le Collège électoral accorda victoire au général Roca qui assuma la présidence en octobre sous la devise de «Paix et administration».

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