Dès 6 h, nous quittons notre hôtel et traversons Asunción a contra mano du trafic.
Beaucoup de concessionnaires automobiles vendent à bas prix des modèles japonais qui transitent par le Chili. À ce tarif, le volant est à droite — ce qui est autorisé au Paraguay. Le permis de conduire s’achète à 18 ans, et aucune assurance n’est obligatoire. En revanche, c’est tolérance zéro pour l’alcool : 0 %, nada.
Une fois sortis de la ville, nous longeons le río Paraguay dans une zone agricole dédiée à la culture du riz. Nous croisons de longues files de gros camions, probablement chargés de soja, qui peuvent attendre des jours avant de décharger leur cargaison dans l’un des nombreux ports le long du fleuve. Le soja est principalement acheminé vers l’Argentine et le Brésil, où il est raffiné avant d’être exporté dans le monde entier.
Après trois heures de route à travers des terres humides, nous atteignons Pilar, une coquette petite ville au bord du río.
De là, il faut plus d’une heure de route sur des chemins de terre, où les vaches dorment au milieu de la chaussée. En cas de forte pluie, le chemin devient impraticable.
En approchant du village d’Humaitá, nous croisons le canon Cristiano, symbole de la résistance paraguayenne face à l’invasion des Alliés. Il s’agit en réalité d’une réplique miniature : le véritable canon de 12 tonnes est conservé dans un musée à Rio.
Le musée local offre un véritable cours d’histoire sur le long siège de la ville, mené principalement par les forces brésiliennes, avec quelques contingents argentins. On y trouve de nombreux artefacts, dont un canon brésilien ; beaucoup d’autres reposent au fond du río.
À cet endroit, le río forme un coude prononcé, et une batterie de canons empêchait autrefois tout navire de pénétrer plus profondément dans le pays.
Cinq mille soldats paraguayens, pieds nus, résistèrent un temps aux vingt mille esclaves-mercenaires brésiliens, s’enfonçant dans la vase des terres humides. Mais une crue du río provoqua l’encerclement et la chute de cette forteresse, qui tint plus de deux ans (1866–1868).
Cette défaite freine l’avancée alliée pendant près d’un an. Elle renforce le moral paraguayen et la réputation du général Díaz.
''Les civils paraguayens étaient engagés pour leur nation, d'ailleurs en 1867, les femes commencent par donner leurs bijoux pour participer à l'ffort de guerre, puis demandent formellement au gouvernement des armes pour prendre part aux combats.''
Toile par Cándido López,un Argentin, on peut voir des soldats du Paraguay enlever les vêtements des morts pour les utiliser - ''La bataille de Curupaytí fut la dernière grande victoire des troupes commandées par Solano López lors de cette guerre désastreuse, qui coûta la vie à 80 % de la population masculine du Paraguay. Le 22 septembre 1866, le bras droit de Cándido López gisait mort sur ce champ de bataille, aux côtés des corps de plus de 5 000 soldats argentins, brésiliens et uruguayens. Dès lors, il fut connu sous le nom de « Manchot de Curupaytí ».
| Avec Mathéo, notre guide et Carlos notre chauffeur de l'agence JaikuaaPy Agencia de Viajes |
L’église en ruines demeure le symbole de cette résistance.
Le soir, nous assistons à une représentation amateur de folklore local.
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