jeudi 30 octobre 2025

Pilar et Humaitá – le 31 octobre

Dès 6 h, nous quittons notre hôtel et traversons Asunción a contra mano du trafic.

Beaucoup de concessionnaires automobiles vendent à bas prix des modèles japonais qui transitent par le Chili. À ce tarif, le volant est à droite — ce qui est autorisé au Paraguay. Le permis de conduire s’achète à 18 ans, et aucune assurance n’est obligatoire. En revanche, c’est tolérance zéro pour l’alcool : 0 %, nada.

Une fois sortis de la ville, nous longeons le río Paraguay dans une zone agricole dédiée à la culture du riz. Nous croisons de longues files de gros camions, probablement chargés de soja, qui peuvent attendre des jours avant de décharger leur cargaison dans l’un des nombreux ports le long du fleuve. Le soja est principalement acheminé vers l’Argentine et le Brésil, où il est raffiné avant d’être exporté dans le monde entier.

Après trois heures de route à travers des terres humides, nous atteignons Pilar, une coquette petite ville au bord du río.

Elle est surtout connue pour sa basilique mineure dédiée à la Vierge de Pilar, ainsi que pour son musée historique consacré au maréchal López, héros national de la Guerre de la Triple Alliance. Juste en face, c’est l’Argentine.

Pilar, plus de photos

De là, il faut plus d’une heure de route sur des chemins de terre, où les vaches dorment au milieu de la chaussée. En cas de forte pluie, le chemin devient impraticable.

En approchant du village d’Humaitá, nous croisons le canon Cristiano, symbole de la résistance paraguayenne face à l’invasion des Alliés. Il s’agit en réalité d’une réplique miniature : le véritable canon de 12 tonnes est conservé dans un musée à Rio.

Le musée local offre un véritable cours d’histoire sur le long siège de la ville, mené principalement par les forces brésiliennes, avec quelques contingents argentins. On y trouve de nombreux artefacts, dont un canon brésilien ; beaucoup d’autres reposent au fond du río.

Musée Humaitá 

À cet endroit, le río forme un coude prononcé, et une batterie de canons empêchait autrefois tout navire de pénétrer plus profondément dans le pays.

Cinq mille soldats paraguayens, pieds nus, résistèrent un temps aux vingt mille esclaves-mercenaires brésiliens, s’enfonçant dans la vase des terres humides. Mais une crue du río provoqua l’encerclement et la chute de cette forteresse, qui tint plus de deux ans (1866–1868).

Plublié dans un journal de France

Cette défaite freine l’avancée alliée pendant près d’un an. Elle renforce le moral paraguayen et la réputation du général Díaz.

''Les civils paraguayens étaient engagés pour leur nation, d'ailleurs en 1867, les femes commencent par donner leurs bijoux pour participer à l'ffort de guerre, puis demandent formellement au gouvernement des armes pour prendre part aux combats.''

Toile par Cándido López,un Argentin, on peut voir des soldats du Paraguay enlever les vêtements des morts pour les utiliser - ''La bataille de Curupaytí fut la dernière grande victoire des troupes commandées par Solano López lors de cette guerre désastreuse, qui coûta la vie à 80 % de la population masculine du Paraguay. Le 22 septembre 1866, le bras droit de Cándido López gisait mort sur ce champ de bataille, aux côtés des corps de plus de 5 000 soldats argentins, brésiliens et uruguayens. Dès lors, il fut connu sous le nom de « Manchot de Curupaytí ».



Madame Eliza Lynch était mariée avant de devenir la compagne du général Francisco Solano López, bien qu’ils ne se soient jamais mariés officiellement, elle fut considérée comme la Première Dame du Paraguay pendant son mandat. Ensemble, ils eurent plusieurs enfants, dont Juan Francisco “Panchito” López, mort aux côtés de son père à Cerro Corá.

Avec Mathéo, notre guide et Carlos notre chauffeur de l'agence  JaikuaaPy Agencia de Viajes

L’église en ruines demeure le symbole de cette résistance.


Ruines Humaitá

Le soir, nous assistons à une représentation amateur de folklore local.

L’estofado “La Novia” est un plat traditionnel paraguayen, emblématique de la région de Humaitá.  Ce ragoût faisait partie de l’alimentation des soldats paraguayens pendant la Guerre de la Triple Alliance, notamment dans la région stratégique de Humaitá.
Notre hôtel

Asunción, Paraguay – le 30 octobre

Après le coup d’État de 1989, on décida de rénover le pâté de maisons situé devant le palais López. Il est devenu le centre culturel Manzana de la Rivera.

Le site comprend plusieurs salles et un jardin.

La première salle visitée est consacrée à José Flores, créateur de la musique guarania. On le voit sur des photos avec Mao !

Une autre salle abrite le musée de la harpe, instrument emblématique du Paraguay, popularisé entre autres par Félix Pérez Cardozo, né le 20 novembre 1908.

Ces paroles sont de lui :

“Soy el arpa paraguaya, soy sonido guaraní.”

La salle suivante est dédiée à l’évolution du cinéma et de ses techniques.


Une belle et grande bibliothèque (Augusto Roa Bastos, 1944–2024) renferme une collection disparate de livres sur tous les sujets, dans plusieurs langues, dont le français… et probablement le MIAU MIAU. Les chats raffolent de l’endroit.



Dans ce livre de 1885, on trouve ces deux cartes postales



La Casa Viola (1750–1758) est un musée consacré à l’histoire de la ville et du pays.

En 1539, Asunción est fondée. En 1580, ses habitants et des Espagnols fondent Buenos Aires. En 1617, c’est la séparation de la province du Río de la Plata (Argentine). C’est la naissance du Paraguay, qui deviendra indépendant en 1811. Malgré tous les problèmes qui suivirent (guerre de la Triple Alliance, guerre du Chaco, dictature), ils ne sont jamais revenus en arrière.

On y rencontre un jeune couple de Brésiliens. Lui est résident permanent du Paraguay. Il travaille pour une compagnie américaine mais se fait payer au Paraguay, où il ne paie aucun impôt. Il lui suffit de venir deux jours par an pour conserver sa citoyenneté !


Sur le chemin du retour, on croise la première Casa Cultural, bâtie par les Jésuites en 1596, ainsi que le Palacio Legislativo, petit cadeau de Taïwan offert en 2003.

On fait beaucoup de prévention car il y a trop de violence faite aux femmes!

Toujours faire attention sur les trottoirs

mercredi 29 octobre 2025

Asuncion, Paraguay - le 29 octobre


Nous vivions d’illusions. À l’hôtel Excelsior où nous séjournons, nous pensions retrouver un petit déjeuner extraordinaire — souvenir d’il y a trois ans — et une piscine rafraîchissante pour affronter la canicule (35 °C) du Paraguay.

Le petit déjeuner est correct, sans plus, et il fait 12 °C ce matin.

Nous venons de dépenser plus de 5 000 000 pour une excursion vendredi et samedi prochains. Cela pourrait être pire : nous pourrions être aux États-Unis.

Le plus gros problème ici, pour un touriste nord-américain, c’est l’heure des repas. Comme le petit déjeuner, tout de même copieux, se termine vers 10 h et que presque tous les restaurants n’ouvrent qu’à partir de 19 h, il y a un grand creux dans l’après-midi.

Sainte misère… nous devons encore nous réfugier au Bolsi.


Attention en marchant!!

mardi 28 octobre 2025

Asunción, Paraguay — les 27 et 28 octobre

Changement d’hôtel. Petite marche, on s’installe, piscine.

Les Argentins ont choisi de donner un nouveau souffle au gouvernement Milei. Peut-on parler d’ingérence étrangère avec une marge de crédit de 20++ milliards accordée par son ami Donald ?

Mardi, autre journée sous la pluie. Quand il fait 19 °C à Asunción, je me demande si le réchauffement climatique n’est pas terminé… et si nous ne serions pas au début d’une nouvelle ère de glaciation.

Au sommet de l’hôtel Excelsior, là où se trouve le gymnase, on remarque le dôme d’un vieil édifice. Ce bâtiment de la fin du XIXe siècle, aujourd’hui une église, fut un hospital de sangre pendant la guerre du Chaco (1932-1935).


On profite d’une accalmie pour le visiter, puis aller prendre un p’tit café au Café del Teatro, dans le centre-ville historique.

On prévoit partir pour Encarnación vendredi. Juste devant notre hôtel, une agence de voyage vend des billets de bus, mais aujourd’hui leur système de réservation ne fonctionne pas… c’est le Paraguay.

Le centre-ville historique aurait vraiment besoin de beaucoup d’amour — bâtiments, trottoirs — mais ici, cela ne semble pas être une priorité. Comme je doute que Donald connaisse l’existence de ce pays, la rénovation n’est pas pour demain.