jeudi 9 juin 2011

Bucarest, Roumanie le 7 juin



En fin de soirée hier, je fus victime d’une sauvage attaque au fil barbelé, je suis violemment rentré dans un fil de fer tendu sur le trottoir et invisible dans la noirceur; deux bonnes cicatrices à une jambe, je survivrai probablement mais pour un Thibodeau, il n’y a pas de petits bobos.
Ce matin on se rend en auto au centre-ville où commence notre visite, comme on ne trouve pas de restaurant servant le déjeuner, je vais chez le grand M, jamais vu un Mc Do. aussi moderne et élégant, une splendeur qui vaut la visite.
On entreprend une visite par nous-même en nous inspirant du guide Michelin, en soirée on prendra un tour guidé et la première partie recoupera notre promenade matinale.
Ce que l’on voit, ce sont de veilles et belles églises orthodoxes, des restes médiévaux où on rappelle la mémoire de Vead Tepes qui régna de 1456-1462, son surnom était Dracula, le chasseur de vampires, d’autres beaux édifices du début du siècle dernier, des banques, des musées.
Une des églises, datant du XV1-siècle à une histoire intéressante, comme un chat elle à 7 vies, car elle fut détruite à chaque invasion, tremblement de terre et incendies de la ville, mais à chaque fois elle renait, en ce mardi il y avait foule car il y a un miracle ici le mardi!
Un de ces incendies qui détruisit 60% de la ville en 1847 fut allumé par un jeune qui lança un pétard dans un baril d’huile, un des marchands de la ville avisa les pompiers que son établissement abritait des barils de poudre et devait être prioritairement protégé, faux mais les pompiers le crurent et la ville brûla à 60%
L’église Stavropoleos construire en 1724 est bel exemple de l’art Roumain, dans la cour on y a assemblé les restes de diverses églises détruites par Ceausescu.
L’architecture Belle Époque et socialiste se mélangeant, Bucarest est une ville un peu bizarre. Dans un des immeubles datant de 1898, le restaurant: Le Chariot à Bièr, vaut le détour, il se vante d’être le meilleur de Bucarest, à 11h30 AM il est trop tôt pour vérifier.
Après le repas du midi ce sera la visite de la Maison du Peuple, ou Parlement. Le président Nicolae Ceausescu atteint de la folie des grandeurs décide de bâtir un édifice regroupant le parlement, le gouvernement, le président et le siège du parti communiste. Il profite d’un tremblement de terre (1977) pour expulser 40 000 habitants, raser tout un quartier et entreprendre la construction de son œuvre. Dès qu’on l'aperçoit on est frappé par l’immensité et la démesure de cet immeuble. Les travaux du palais lui-même commencèrent en 1984.
À sa mort (1989) le projet n’était pas terminé et ne le sera que partiellement en 1994. Il s’agit du deuxième plus gros bâtiment administratif au monde après le Pentagone, il occupe 365 000 mètres carrés, comporte 1 200 immenses salles, comprend 12 étages au-dessus du sol et 7 en dessous. Tous les matériaux dont un chandelier de 5 tonnes viennent de Roumanie, le cout de construction est évalué à 4 milliards de dollars U.S. elle impliqua 700 architectes et environ un million de personnes participèrent directement ou indirectement à sa construction. Juste la salle de bal fait 2200 mètres carrés, les couts d’entretien sont faramineux et seulement une partie du monstre est occupé, en partie par le parlement Roumain, le reste en salle de location pour grand évènements de toute sorte. Le palais n’est pas seulement grandiose en dimension, il est à l’intérieur d’un luxe inouï. Petite anecdote, le président Ceausescu n’eut pas la chance de livrer un discours du balcon, le premier à le faire fut Michael Jackson et digne de tout bon américain fort en géographie il commença avec : ALLO BUDAPEST! (Oups…  Bucarest).
En plus du palais, un grand boulevard fut ouvert et une partie de la rivière couverte pour installer des édifices publics, grandiose en soi, ce projet est une folie pour l’économie d’un pays pauvre comme la Roumanie.
Quelques mots sur ce grand mégalomane, la construction de son palais et les excès du régime communiste poussèrent le pays à la ruine économique. En 1989, le rationnement alimentaire était devenu inacceptable, l’électricité était coupée le soir et le chauffage assuré que par les plus grands froids, seul une police secrète crainte et détestée tenait le régime. En décembre 1989, un rassemblement organisé devant le siège du parti communiste vira au vinaigre, au lieu de chanter les louanges du chef, on se mit à chahuter et à crier contre le régime.
La police disperse la foule, mais elle revenait chaque soir, le retour d’urgence d’Iran du président ne calma pas la situation et quand les militaires commencèrent à virer leur chapeau de bord, Monsieur et Madame le Président fuirent; ils essaieront de se réfugier dans une base militaire mais ils y seront arrêtés, jugés et fusillés séance tenante. Avec plus de 2 000 morts, cette triste page d’histoire prit fin le 25 décembre 1989. Aujourd’hui c’est Place de la Révolution devant l’ancien siège du parti communiste.
On pensa un temps à détruire ce palais inachevé qui symbolisait la démesure d’un fou et la souffrance d’un peuple, mais tous les matériaux pour terminer l’intérieur étaient prêts et les couts de démolition s’avéraient astronomique alors on poursuivit les travaux jusqu’en 1994.
Donc ville intéressante mais c’est vidé que l’on demande à un taxi de nous trouver notre hôtel après avoir sans succès chercher notre chemin, je ne pouvais faire deux pas de plus, épuisé physiquement et moralement, je hais chercher mon chemin.
Je n’écrirai pas de lettre commençant par: Mon Cher Nicolae, pour moi si il n’as même pas, comme son confrère d’Albanie, le prétexte de la folie pour excuser ses crimes et il méritait la corde et non l’honneur du peloton d’exécution.
Bucarest

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