vendredi 28 février 2014

Buenos Aires, le 26 février

Hier au Musée de la mémoire nous avons rencontré Ramon Pablo Videla qui y travaille pour l’organisation des Droits Humains. Il fut un militant actif à l’époque de la junte militaire et a passé 10 ans en prison. Il n’a connu son premier fils qu’à l’âge de 10 ans, sa compagne fut portée disparue pendant son incarcération et ne fut jamais retrouvée. Ce soir il vient nous rencontrer pour un souper au restaurant. Il nous amènera son livre «Un dia,una esperanza. Historia de un militante».

Mais dès son arrivée, vers 19h, il nous annonce qu’il doit passer rendre hommage à un homme décédé le matin même et que le souper suivra. Nous voici donc à l’église Santa Cruz où il nous présente à son compagnon de prison qui a perdu son père. Et cet homme, Jose Federico Westerkamp, dit «Pipo» est une célébrité du pays, scientifique reconnu et fondateur de la ligue des droits de l’homme.

C’est pourquoi nous sommes dans une église, on attend beaucoup de monde, des députées et des ministres sont attendus, et nous sommes dans cette église parce que c’est ici que le 8 décembre 1977 «El Grupo de la Santa Cruz» rejoignit la liste des «desaparecidos.» Tout ce qui grouillait et sribouillait  en Argentine dans les années 70 risque de se retrouver ici, avant une descente de la E.S.M.A on tire notre révérence. On en apprend un peu plus sur notre nouvel ami, un de ses compagnons de cellule était le frère du «Che».

http://jsmanfredi.wordpress.com/2014/01/03/la-iglesia-de-santa-cruz/

On revient en taxi et le chauffeur était, est et sera toujours communiste, il considère que le «Che» est le seul politicien argentin respectable, tout le reste, Christina comprise, n’est que corruption.

Il n'est pas facile de comprendre l'Argentine des années 70 pour nous, et ce ne l'est pas pour beaucoup d'argentins encore divisés et déchirés par ce cauchemar.


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