mardi 31 mars 2015

San Juan del Sur, le 30 mars

Je n'aimais pas traverser ce pont, il est tombé hier!
Pas moyen de prendre  des vacances, l’actualité nous rattrape. On s’en doutait bien hier quand le Island Princess ne s’est pas présenté dans la baie tel qu’annoncé dans le Del Sur News. Ce n’est certes pas le fruit du hasard comme quand beaucoup d’employés ne se sont pas présentés au travail un certain 11 septembre. Quand Princess Cruise détourne un de ses navires, comme on a annulé notre arrêt à Tunis l’an passé c’est qu’ils savent quelque chose.

Début de la reprise de la guerre civile au Nicaragua???En profitant d’une légère baisse des températures causée par un petit ennuagement  on arpente la plage du sud au nord en inspectant les dégâts causés hier soir par les affrontements violents de la population avec la cargaison des camions de bière. On y rencontre un des chefs de la contre-révolution qui nous demande subtilement notre aide pour encourager la cause des contras. Ce serait un miskito, qui après avoir combattu les sandinistes avec l’appui de Reagan reprend du service. Il dit ne parler que très peu espagnol et s’exprime bien en anglais. Pendant la guerre il aurait perdu toute sa famille, femmes enfants, frères et sœurs, et aujourd’hui la population miskito, vivant sur la côte des Caraïbes crève de faim n’ayant pas les semences nécessaires pour le riz et les fèves.

Combattant autant le projet de canal qui diviserait leurs terres que la venue des chinois exploitant les bois rares de la région, depuis trois semaines des indigènes auraient repris le maquis pour combattre ce pauvre Ortega.  Il cherche à se rendre au Panama par la jungle et de là, travailler et envoyer des dineros à sa nouvelle famille et à la cause. Pour l’instant il cherche à vendre ses dents en or pour payer son voyage. L’histoire nous semble cousue de gros fils blancs et même, sachant que nous sommes québécois, s’il fait appel à notre solidarité de peuple opprimé, il ne réussit pas à nous soutirer un cordoba, la cause des contras ne trouvant chez moi pas plus de sympathie que celle de celui qui s’enrichit avec ses babines à gauche et ses bottines à droite.

PERO, au retour d’une marche dans les quartiers un peu plus riches au nord de la ville, on se dirige vers le pont branlant franchi il y a trois jours. Le pont est tombé hier, victime selon certains d’une trop grande affluence, mais si je n’écarte pas complètement l’attentat islamique, un attentat politique contre révolutionnaire me semble plus plausible. Facile de parler du vent, le manque d’entretien ne saurait être en cause, la peinture du pont allait bon train la semaine passée, les Ponts Champlain et celui de Québec survivront- ils à l’austérité?

Pour le Nicaragua et San Juan del Sur, on devrait un jour commencer à promettre de reconstruire le pont, pour ce qui est de le faire…………….

Le trottoir doit être le même chose que le mur!
Les employés qui peinturaient attendent!!
De plus en plus de bars poussent pour la semaine sainte!
Les structures apparaissaient une après l'autre pour la fête et on les construit même le soir sans lumière

1 commentaire:

Lise DO a dit…

Ah ce pont ! Il ne date que de quelques années, d'après mon ami Raoul. En 2007 (année où Daniel Ortega est arrivé au pouvoir), c'était un bateau-passeur qui transportait les personnes d'une rive à l'autre.
Le Christ en haut de son rocher, serait lui aussi une œuvre récente ! Son escarpement rocheux aurait un visage de singe, vu d'un certain angle...Peut-être la raison d'y mettre un personnage plus "achevé"?
Semble que vous soyez toujours au bon moment, à la bonne place, non ? En tout cas, vous êtes nos yeux et nos oreilles pour mieux comprendre ces peuples trop souvent bousculés ! Merci...