En revenant d’Alta Gracia nous arrêtons à l’hôtel le temps
de prendre une douche et repartir pour une visite guidée «Cordoba Negra»,
pendant 2 heures nous écoutons un guide (en espagnol) heureusement, il parle
très bien donc je peux comprendre presque tout. En plus c’est le Carnaval, donc
nous assistons à des danses, on dirait l’Afrique.
Notre guide nous parle du temps ou les hollandais
embarquaient plus de 800 Africains sur les bateaux et ensuite les Portugais 300
par bateau mais bien entendu lorsque le bateau arrivait plusieurs étaient
morts. Avant le débarquement on faisait tout pour que les esclaves paraissent
jeunes, mais un médecin était sur la place pour examiner. On leur donnait un
prénom, leur nom de famille allait venir avec l’acheteur.
À Cordoba 2 hommes avaient un permis pour faire le «commerce»
des esclaves, une femme enceinte valait plus qu’une qui ne l’était pas, un
jeune plus qu’un vieux, etc. Les
esclaves étaient mieux dans une communauté religieuse ou dans une famille,
beaucoup sont morts dans les mines ou en faisant des travaux forcés.
Les esclaves faisaient partie de l’inventaire de la famille,
ou de la communauté religieuse, donc on pouvait les vendre, les échanger, les
donner. Lorsqu’un homme esclave d’une famille voulait marier une femme esclave
de la même famille, pas de problème, ils allaient avoir des enfants, donc d’autres
esclaves, mais si l’homme voulait marier une femme d’une autre famille, il
devait l’acheter, donc travailler en double, un travail gratuit pour la famille
et un autre travail pour acheter sa future femme, c’était la même chose pour
avoir une liberté. Il y avait aussi des fugitifs qui allaient à Buenos Aires.
Une différence avec les Jésuites, ils n’obligeaient pas les
esclaves à parler l’espagnol et ne les changeaient pas de noms. Les Jésuites
apprenaient les dialectes des esclaves, donnaient un peu d’argent aux esclaves
et bien entendu les évangélisaient. Les Franciscains n’aimaient pas ça et la relation
entre eux n’était pas bonne.
Pour ce qui est des femmes à l’époque, les familles
voulaient les marier mais devaient payer une dot, si la famille n’avait pas
assez d’argent; il restait, la communauté religieuse, la dot était moins
dispendieuse, mais elle devait être de sang pur, écouter la supérieure et son
confesseur, etc.. la communauté religieuse avait beaucoup d’esclaves car bien
souvent la dot était payée en esclaves. À Cordoba les sœurs avaient plus de
300 esclaves mais on ne sait pas pourquoi, un jour tous les esclaves sont
devenus libres, on pense que c’était trop dispendieux de faire vivre les
esclaves.
En 1840 il y avait beaucoup plus de noirs que de blancs à
Cordoba, après on arrêta de faire le recensement des noirs, pourquoi aujourd’hui
on ne voit pas beaucoup de noirs: les hommes noirs furent en première
ligne lors des guerres et les femmes servirent de maitresses à bien des hommes
blancs, il y avait aussi des mariages entre noirs et blancs. On dit que dans le
métissage la première chose qui disparait c’est la couleur.
Aujourd’hui on tente de rétablir les faits, mais c’e n’est
pas facile pour beaucoup d’Argentins de dire que peut-être ils descendent des
noirs.