dimanche 13 février 2011

Myanmar, en remontant le Kaladan vers Mrauk-U, 8 février

Dès notre arrivée au port de Sittwe, petite peur, on passe d’abord sur un vieux rafiot gouvernemental qui assure la liaison vers Mirauk-U. Ça pue, c’est encombré, allons nous survivre à 6 heures sur cela? Mais il ne sert que de passerelle vers notre petit bateau privé, qui est très confortable.
Ce matin, avant de venir nous chercher, notre guide s’est fait arrêter par la police car il était en moto sans casque. Contravention de 10,500 Kyats. Sachant que le salaire mensuel d’un professeur de secondaire est de 50,000 Kyats (62$) par mois, c’est assez décourageant. Mais ici on ne paye pas les contraventions, on paye les policiers; il s’en tire pour 3000 kyats. (100$ = 80,000 Kyats)
Trois membres d’équipage et un guide pour nous deux. Le bateau rejoint rapidement la mer puis après quelque temps entre dans un golfe très large. Plusieurs des embarcations rencontrées sortent tout droit de l’antiquité; petites barques avec voile à l’avant. De chaque côté, une longue plaine basse, très peu d’arbres. Le temps coule lentement et le golfe devient fleuve, l’eau y est encore salée.



On s’arrête pour visiter deux villages sur les rives, ils vivent principalement de la pêche et d’agriculture. Si on enlevait les détritus de la civilisation moderne et les quelques cabanes de bois, on pourrait être au temps du Bouddha, il y a 2500 ans. Maisons en bambou et chaume sur pilotis, il y a bien un poste de police du Myanmar (interdit de photographier), une école en pierre rudimentaire et même un cinéma (vidéo et génératrice) à deux salles dans cabane, reste que la vie est des plus primitive, archi pauvre, mais non misérable si on regarde les gens. Ici les enfants ont peur de nous ou nous font de grands sourires, jamais de demande d’argent ou autres. Le premier village est de communauté Arakan, majoritaire dans le coin, la seconde de la tribu KHAMEE, après avoir appris les rudiments de sa langue maternelle, un jeune du village doit apprendre la langue Arakan, puis dès qu’il commence l’école du village celle du Myanmar. Enfin vers 7-8 ans commence l’apprentissage de l’anglais. Comme au temps de John and Mary, un livre fourni par le Ministère de l’Éducation du Myanmar est dans les mains de tous les jeunes.

Si un jeune homme veut du travail, l’exil en Malaisie ou Singapour est souvent la seule solution. Les femmes font du transport d’eau, de sac de riz sur leur tête, font des toits de chaumières avec du roseau et font aussi du tissage avec techniques ancestrales. Cette pauvreté doit devenir misère crasse en saison des pluies, quand ces chemins de terre deviennent des torrents de boue et que le premier étage de chaque hutte est inondé.
Au fil des heures, les rives se rapprochent et on voit parfois des troupeaux de vaches. La majorité des embarcations rencontrées sont propulsées par pagaie, un peu de moteur LongTail comme en Thaïlande.
Après 5 heures de trajet, les rives se rapprochent et au loin surgissent des montagnes qui en grossissant laissent voir des dômes dorés. On arrive dans ce qui aurait été  la plus riche ville de l’Extrême Orient au XV1 siècle. Aujourd’hui c’est très pauvre, on en visitera les reliquats demain. Pour venir à l’hôtel on vient nous chercher en Jeep Wyllis d’après-guerre, nous sommes sur la nationale qui mène à Yangon, on comprend pourquoi ça prend 30 heures venir ici en autobus. (Interdit aux étrangers).
En route vers Myauk-U     Mrauk-U      Vie à Mrauk-U

1 commentaire:

Manon a dit…

Quand vous décrivez le vieux rafiot, on ne peut qu'imaginer les conditions inhumaines que subissent les "boat people" qui traversent les mers pour espérer une vie meilleure dans une nouvelle contrée.