lundi 14 février 2011

Myanmar, le 13 février - Au cœur de l’âme du Myanmar

La ville de Mandalay, 1,200,000 habitants, est le centre de l’identité Myanmar, siège du dernier royaume avant l’occupation britannique et on dit que c’est ici que le pur Myanmar est parlé.
Pour visiter les principaux sites de la ville, il faut une passe au prix de 10$, on prend manuellement en note dans un cahier, noms, numéro de passeports et de visas.

Une annexe au palais royal, sur pilotis en teck sculpté datant de 150 ans est impressionnante. Seule du genre encore original de l’époque royale Myanmar; il fût converti en monastère à la mort du roi et aujourd’hui c’est un musée. Des statues en forme d’anges rappellent l’influence chrétienne en ces temps, on voit aussi des signes de l’influence hindoue.
Le roi avait 50 femmes, dont 5 reines principales et une reine première. Ce palais servait un peu de Lac L’Épaule local, rencontre avec ministres et lieu de repos.

En arrivant à la pagode Kudora, on se penserait au cimetière de La Havane, mais tous ces petits monuments blancs ne sont pas des tombes mais abritent chacun (729 au total) une partie des enseignements du Bouddha gravés dans la pierre. Pour débarrasser leur religion de toutes les influences étrangères il y eu un concile (genre de) pour revenir aux enseignements premiers.
On rénove actuellement cette pagode; au prix de l’once d’or actuel, il faut une foi bouddhisme assez forte pour ne pas penser à ce que l’on pourrait faire avec la valeur de tout l’or utilisé pour décorer temples et monastères.  Les fleurs pour le Bouddha passent toujours.
Du haut de la colline de Mandalay, une vue sur la région, mais le temps nuageux ne donne pas une bonne vision. On peut apercevoir entre autres, un golf pour nantis, une faculté de médecine et une prison rappelant un peu Bordeaux.
Correction d’une information passée: il y a depuis un an des billets de 5000 kyats, ils doivent être rares comme de la marde de Bouddha, nous n’en avons pas encore vus (Valeur de 6,25$).
Notre guide m’explique enfin de façon un peu compréhensible la question des 5 Bouddhas, les 3 premiers sont perdus dans la nuit des temps, le quatrième est le Bouddha connu qui vécut il y a 2500 ans environ. Le cinquième est dans le ciel et viendra en son temps. Les bouddhistes du Chine, Vietnam Corée, Japon l’attendent pour rejoindre le Nirvana, ceux du Sri Lanka, du Myanmar, de Thaïlande, du Cambodge et du Laos y croit, mais ne l’attendent pas comme Messie, ils peuvent progresser d’eux-mêmes vers le Nirvana.
Si vous êtes né le même jour que votre conjoint (exemple : tous deux un samedi comme nous), vos esprits sont compatibles et devraient favoriser votre union. D’autres combinaisons sont valables, mais un samedi ne peut s’unir avec un dimanche, les parents s’y opposeraient. Quand ça ne marche pas, ça fait au moins de beaux enfants et petits-enfants.
Le Palais Royal fût presque entièrement démoli, quand les Britanniques le reprirent des mains des Japonais (1945), les bombes britanniques ne laissèrent pas grand-chose. Le gouvernement le reconstruisit en 1996, mais sans sa splendeur d’antan. Le site est d’intérêt restreint, un petit musée s’y visite.
L’histoire assez sanguinaire des derniers rois du Myanmar s’explique d’une part par la présence britannique ayant déjà conquis une partie du pays, et d’autre part par le climat d’intriques assez particulier quand un roi a 50 femmes, 4 principales et une numéro Un.

Beaucoup de petits princes pour un seul trône. La reine principale est la reine de la porte Sud, les autres reines importantes sont les reines des portes, Nord, Est et Ouest. Tous les temples et palais importants ont 4 portes orientées selon les points cardinaux, la porte Sud est celle des rois et hauts dignitaires. Mes amis bridgeurs retrouveront ce concept dans mon Histoire du bridge Birman qui sera publié sous peu, fin du mois quand j’aurai quitté la Birmanie….
À l’entrée du palais, une grande affiche rouge nous rappelle que si le Canada avait une tradition militaire, le programme des commandites aurait pu être remplacé par des affiches comme celles qu’on l’y retrouve : «Tatmadaw and the people cooperate and crush all those harming the union». C’est encore plus clair quand on sait que Tatmadaw veut dire, les militaires.
En après-midi, nous prenons un bateau privé pour rejoindre la ville de Mingun, à 11km de Mandalay. Nous passons devant une île où sont des villages temporaires, en effet pendant la saison des pluies, l’île est inondée.

Pendant le trajet d’environ une heure, nous entreprenons une conversation théologique et politico-économique avec notre guide. Il s’agit d’une jeune fille d’une vingtaine d’années, étudiante en tourisme et en langues étrangères; elle fut certainement élevée dans la foi bouddhisme, comme on apprenait les 962 questions du petit catéchisme, son cours doit être de la pure idéologie gouvernementale.
Reste que très intelligente, elle commence à comprendre que les très proches relations économiques avec la Chine peuvent être préjudiciables à long terme pour son pays; les Chinois louent des terres, les exploitent intensivement avec des produits chimiques et les laissent arides au bout de 3 ans. Pourquoi enseigne-t-on le russe parmi les langues étrangères? Pratique pour les militaires, à nous de comprendre.
Sur un plan plus religieux, elle nous explique comment les bouddhismes contournent l’interdiction de tuer tout être vivant et mangent quand même de la viande et du poisson (plusieurs sont cependant végétariens). On met en parallèle nos 10 commandements avec les 10 préceptes que les moines doivent suivre.
À Mingun, on voit la stupéfiante Pagode Inachevée, la construction commencée en 1790 par un roi imbu de lui-même ne fût jamais achevée. De 1790 à 1819 les travaux entrainèrent la mort de tant d’esclaves qu’une rumeur proférée par un homme disant trois fois le mot Bouddha dans chaque phrase se propagea; le travail arrêta. Une centaine d’année plus tard cet homme fut probablement réincarné au Québec sous le nom de Michel Chartrand.
Ce projet d’édifier la plus grande pagode au monde cessa, elle mesurait alors 50 mètres sur les 153 prévus. En 1838 un gros tremblement de terre (8 sur l’échelle Richter) lézarda cette immense structure, qui reste très impressionnante.
La cloche de Mingun, visitée après est la deuxième plus grosse au monde, datant de 1808 elle à un diamètre de 16 pieds 3 pouces à a base et un poids de 90 tonnes. J’en profite pour la frapper trois fois avec un gourdin qu’un tout jeune moine me remit.
Poursuivant notre conversation théologique j’apprends qu’une partie des enseignements du Bouddha traite des relations CAUSE-EFFET, rappelant nos cours de logique thomiste au collège.
Ce village, entre les attractions touristiques, est une suite de kiosques de ventes de produits d’artisanats; les toiles semblent jolies mais on n’ose les regarder de trop près.
Le dernier endroit visité, la pagode HSINBYUME, fait penser par son allure à l’oratoire Saint Joseph, elle date de 1816, on monte la centaine de marches pieds nus, comme dans toutes les pagodes, notre guide ne peut croire que chez nous c’est à genoux que certains pèlerins montent
Petit cours de numérologie et d’astrologie; le 1 est associé au dimanche, le 2 au lundi, le 7 au samedi; rien de très nouveau là direz-vous; mais il y a 8 jours dans la semaine bouddhiste le 8 c’est le mercredi après-midi, le 4 étant le mercredi matin.
Retour vers Mandalay en contemplant le coucher de soleil, notre guide ne peut croire qu’en certaine partie du Canada, le jour dure parfois 24 heures.
Photos

Aucun commentaire: