dimanche 13 février 2011

Myanmar, Sittwe, le 7 février

Notre chauffeur de White Lotus nous prend à l’hôtel vers 11h, on part pour l’aéroport. Pas jasant le monsieur ce matin, trop longue attente à la pagode hier? Dans ce petit aéroport de Yangon, trouver le kiosque d’Air Bagan est simple et l’enregistrement aussi. Qu’importe que l’on ait des liquides dans nos bagages ou une bouteille d’eau, pas problème. À l’intérieur du secteur de départ, bon café et très bonne connexion internet disponible. Françoise en profite pour mettre le blogue à jour, on devrait pouvoir le refaire le 12 février du même endroit.
Un avion à hélices nous dépose 90 minutes plus tard à Sittwe. On pensait que les 40 à 50 militaires qui attendaient étaient là pour nous, mais non, le ministre des forêts était à bord.
Le représentant de White Lotus, San Mrat Shwe nous y attend, et nous semble très sympathique avec un anglais que l’on comprend facilement. Même si c’est un vol domestique, on doit remettre nos passeports à un officier pour enregistrement.

Sittwe est situé à 1h10 de Yangon en avion ou en autobus 36 heures sur une mauvaise route. C’est la capitale de la région Arakan avec une population d’environ 20 000 personnes. Quelques vieux édifices coloniaux en pierres très défraichies, des habitations en bois, les rares édifices ou maisons propres et modernes sont gouvernementaux. Sur la grande rue c’est une procession sans fin de cyclos, bicyclettes, quelques motos, très très vieux tracteurs, vaches, poules, cochons. Le marché donne sur le bord de la mer où comme partout dans le monde l’odeur des marchés de poissons est là. Récemment on a ouvert l’université pour éviter le danger d’une trop grosse concentration d’étudiants à Yangon.
Après l’enregistrement à l’hôtel SWE THAZIN très correct (il n’y a presque plus de guesthouses et celles qui arrivent à subsister sont interdites aux étrangers..) un petit repos, on part visiter le musée du Bouddhisme arakanais, dans une maison coloniale britannique début 1900, rien de très spectaculaire, le musée souffre d’un manque évident de fonds pour être entretenu.

Puis arrêt, au bord d’une petite ruelle conduisant à l’endroit où les pêcheurs arrivent. Si avec la balade en voiture on savait déjà que cette ville était très pauvre, de plus près c’est le choc! Une multitude de petits enfants nous attendent, de façon très agréable cependant. Des petits gars reviennent de la grève avec ce qui nous semble des chaudières de boue, plus crottés que ça, tu meurs. Nous sommes dans le secteur musulman de la ville, la quasi-totalité des pêcheurs sont musulmans, si les bouddhistes ont souvent que 2 enfant à cause de la grande pauvreté (ou trois si, comme notre guide, les 2 premiers sont des filles), les musulmans ont le droit d’avoir 5 femmes et malheureusement au Myanmar, les femmes musulmanes n’ont pas de droit, elles n’ont que l’obligation de faire beaucoup d’enfants pour promouvoir la religion, donc la communauté est de plus en plus pauvre. Actuellement les deux communautés sont 50%-50%, avec le taux de natalité respectif que restera-t-il de la communauté Arakan. La communauté Arakan commence à permette les mariages mixes avec d’autres communautés, malheureusement il y a beaucoup de migration pour raison économique, notre guide en est très conscient et sait que dans environ 100 ans, il ne restera plus grand chose de sa communauté. La population ici en effet n’est pas Myanmar, mais Arakan une des minorités du pays. Les relations entre les deux communautés, Arakan et Rohingya (musulmans) qui vivent séparées sont souvent belliqueuses. En 1992 une commission Bouchard - Taylor locale a essayé de régler le problème des Rohingya et amené une migration massive vers le Bangladesh tout près, rien n’y fait.

On continue le long de la côte; de loin les paysages sont splendides avec des bateaux de pêche échoués sur la grève à marée basse. (Sittwe étant sur le bord du golfe du Bengale), de près, la pauvreté est criante. Les quelques maisons un peu moins rudimentaires aperçues logent du personnel du gouvernement, des gens du Myanmar pas des Rankine.
Le choix des restaurants n’est pas immense, mais on nous conduit à un endroit très bien, avec recommandation très ferme de ne pas manger de poulet. En revenant la noirceur s’installe, électricité seulement 4 heures par jour. On se penserait au bout du monde, dans un siècle passé, mais il nous reste 6 heures de bateau, 30 minutes de jeep et un autre 4 heures de bateau pour l’atteindre.

Sitwe

1 commentaire:

Manon a dit…

On sait qu'une trop grosse concentration d'étudiants dans une université peut provoquer des constestations, voire même des révoltes. C'est bien pensé de la part des dirigeants du pays. Ici, on va augmenter les frais de scolarité pour diminuer la concentration de nos étudiants dans les universités. Autre pays, autres moeurs...