Nous entrons dans une rivière entouré de champs avec des montagnes au loin des deux côtés, au début les rives sont occupées par des maisons construites sur de haut pilotis, d’environ 10 pieds de dégagement en cette saison. En comparaison avec beaucoup d’habitations vues au Myanmar, beaucoup de ces habitations sont assez bien construites en belles planches de teck et fenêtres bien peinturées. La rivière assez large par endroit, se change parfois en petit ruisseau où l’embarcation doit de faufiler entre les algues pour passer. Beaucoup des pirogues rencontrées sont mues avec pagaie et perche. Puis on bloque, malgré tous ces efforts, notre conducteur ne parvient pas à dégager notre pirogue. C’est vraiment semblable à ce qu’on ressent quand on est pris dans la neige. Heureusement notre conducteur est membre du M.B.C (Myanmar Boat Club) et immédiatement 2 pêcheurs viennent servir de remorqueuse en marchant dans 3 pieds d’eau et en tirant notre embarcation. On se prendra à quelques reprises encore mais sans besoin d’aide.
On arrive au village de Sankar qui fut autrefois un haut lieu de vie monacale avec 9 monastères. Un barrage à des fins hydroélectriques ayant modifié la fertilité des plaines de la région, le village est aujourd’hui plus modeste, environ 1000 personnes. De petits pagodons, la plupart en mauvais état se visitent rapidement.
On demande de visiter une garderie où 4 éducatrices prennent soin de 61 enfants de 3 à 5 ans. (Françoise est tellement déconnectée qu’elle ne se souvient pas du ratio acceptable), notre présence dérange le dodo qui s’amorce.
Puis Françoise veut voir l’hôpital tout neuf du village. Quand un jeune médecin formé à Mandalay (deuxième ville du pays) y arrive, cet hôpital avait des longueurs d’avance sur notre C.H.U.M. le plancher et les murs en béton, les fenêtres et portes en bois et le toit en tôle étaient construits. Pour le reste: Rien!, pas un lit, pas un médicament. Mais tranquillement, avec un acharnement louable, dans des conditions pénibles il met l’hôpital en branle. Parmi les principales embuches, la non connaissance de la langue Pao, le manque de médicaments, la méfiance des gens habitués aux médecines traditionnelles et le fait que pour ces gens réparties dans 14 villages environnants, se rendre à l’hôpital n’est pas dans leur culture.
Nous sommes ici dans une région relativement prospère et riche (pour le Myanmar) pêche, agriculture assurent une alimentation suffisante et variée.
Le principal problème médical est, étonnamment l’hypertension. Les infections causées par le mauvais traitement de petits bobos par les médecines traditionnelles sont nombreuses. et amènent souvent des situations critiques.
Le taux de mortalité enfantine et la santé des mères est aussi un grave problème. Mariage et première grossesse à un âge beaucoup trop jeune (13 14 ans) et le trop grand nombre d’enfants par femme en est la cause première.
Des blessures de guerre doivent aussi être traitées car des combats entre tribus et des affrontements avec l’armée gouvernementale sont présentes dans la région.
Après le diner dans un restaurant au milieu de la rivière, on visite une fabrique d’alcool de riz, cet alambic produit de l’alcool à 20% pour consommation locale, de l’alcool à 40% pour vente aux touristes et de l’alcool à 60% utilisé à des fins médicales. Tout près d’autres pagodons d’origine du douzième siècle sont à voir; beaucoup furent rénovés récemment grâce à des dons venant souvent de Singapour et de la Malaisie. Si ce type d’offrande au Bouddha vous intéresse c’est environ 10,000$.
En revenant à l’hôtel, de mauvaises langues font un lien avec la panne d’internet dans la région depuis 2 jours et les évènements dans les pays Arabes dernièrement. Franchement!
Cpe myanmar - Lac Sankar
Cpe myanmar - Lac Sankar
1 commentaire:
Pour "reconnecter" Françoise, le ratio en cpe est de 1:8 chez les 3 ans et 1:10 chez les 4 ans. Le ratio 1:15 est pour la garde scolaire. Donc, c'est pas si mal question ratio au Myanmar ! Par contre, côté environnement physique et programme éducatif, il ferait la 1ère page du journal de PKP pendant au moins trois jours ! Et il serait sur la liste du MFA avec mention d'insalubrité... mais serait toujours en opération... surtout si c'est une garderie privée ! Vive le MFA !
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